Lors d’un sit-in organisé ce mercredi 25 septembre devant le Palais de Justice, des centaines de militants de l’opposition et de la société civile ont exprimé leur indignation face à la “vague” d’arrestations et détentions “arbitraires” ‘activistes et d’opposants politiques, ainsi que la restriction des libertés fondamentales.
Ces mesures “liberticides”, ont-ils fait remarquer dans leur mémorandum prévu à la Première ministre Judith Suminwa et remis au ministre Constant Mutamba, criminalisent l’activité politique dissidente et sont “inacceptables”.
Pour les manifestants, ce ne sont pas des événements nouveaux ni isolés, mais font partie intégrante de la stratégie politique du président Tshisekedi et de son gouvernement pour réprimer toute opinion politique contraire.
” Il n’y a aucune raison de réprimer le peuple, l’opposition politique et la société civile, ni de les persécuter autant. Cette escalade de répression et de persécution doit cesser. Nous alertons instamment l’Union africaine, l’Union européenne , les Nations Unies et toutes les chancelleries en poste en RDC que leur silence serait perçu comme une prudence à la montée de la dictature de Monsieur Tshisekedi”, ont-ils écrit dans leur mémorandum.
Et d’ajouter :
« Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues pour des raisons politiques, notamment Seth Kikuni, Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi, Daniel Safu, Jack Sinzahera, Gloire Saasita, Mwamisyo Ndugu King, Alain Siwako, Jean-Paul Ngaghangondi. et Fiston Isambiro. Ces arrestations sont une négation des droits fondamentaux reconnus aux citoyens par les lois du pays et les instruments juridiques internationaux.
Ils mettent en garde le gouvernement : en cas de non-satisfaction de leurs revendications, ils n’excluent pas d’utiliser toutes les voies “légales” pour faire entendre la voix de l’opposition et de la société civile.
” Nous dénonçons la politisation du système judiciaire et son instrumentalisation par le pouvoir du président Tshisekedi pour réprimer l’opposition et les voix critiques, en violation flagrante de l’indépendance des magistrats et du principe de séparation des pouvoirs inscrits dans la constitution. Nous vous prévenons qu’en l’absence de mesures correctives de la part de votre gouvernement, les forces politiques et sociales seront contraintes d’utiliser à tous les moyens légaux, démocratiques et pacifiques pour faire respecter la constitution et sauver la démocratie que vous avez entrepris de crucifier , conformément à l’article 64″, ont-ils prévenu dans leur mémorandum.
De son côté, le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a quitté son bureau pour réceptionner le mémorandum des manifestants. Il leur a promis un examen « minutieux » des différentes revendications et chagrins contenus dans ce document. Cette manifestation intervient alors que Seth Kikuni, un membre de l’opposition, est en détention prolongée dans les installations de l’Agence nationale des renseignements (ANR).
Selon sa défense, la justice lui reproche “l’incitation à la désobéissance civile et la diffusion de fausses informations”. Du côté de sa famille politique, Piste pour l’Émergence, on rejette ces accusations, les qualificatifs de “griefs préfabriqués” liés à une de ses interventions à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
Clément Muamba