Des combats ont éclaté tôt le matin de dimanche 20 octobre entre les rebelles du M23 et les miliciens wazalondo dans la localité de Kalembe, à cheval entre les trois territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale, au Nord-Kivu. Des sources locales confirment à ACTUALITE.CD l’occupation d’une partie de Kalembe par le M23 qui est à l’initiative d’attaque.
« Depuis hier à 4h, le M23 a attaqué la position des wazalendo », a indiqué Kabaki Alimasi, chef de groupement Kisimba dans le Walikale. Cette autorité locale se trouve à une trentaine de kilomètres du front.
La coalition des milices qui affrontent le M23 est composée principalement d’APCLS (Alliance des peuples congolais libres et souverains) de Janvier Karairi et de NDC-R (Nduma defense of Congo/Renové) de Shimirayi Guidon, deux chefs de guerre autrefois antagonistes qui se sont réunis sous le label « wazalendo » pour faire bloc face à l’avancée du M23.
Les sources coutumières confirment également à ACTUALITE.CD l’occupation de la localité d’Ihula, toujours dans le Walikale. Ce lundi après-midi, les affrontements se poursuivaient. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) affirment avoir réagi et « ont réussi à féliciter les rebelles M23-RDF du village de Kalembe ».
« Suite à une opération décisive, les FARDC ont repris le contrôle total de la zone, infligeant de lourdes pertes au M23-RDF, dont la majorité des éléments se sont répondus vers Masisi. Les FARDC restent vigilantes pour garantir la sécurité de la région et prévenir toute menace future », indique une communication de l’armée.
Kalembe dans sa partie occupée par les rebelles du M23 compte environ 20 000 habitants. C’est une localité stratégique car elle constitue la porte vers Walikale qui, à son tour, donne l’accès au Nord-Kivu, Maniema et Tshopo. La région est riche en ressources minières, entre autres, l’or, la cassitérite, le coltan.
« Je demande aux FARDC de prêter main-forte aux patriotes résistants pour les y déloger. L’accès aux richesses minières de cette zone risque de renforcer ces agresseurs », a alerté l’ancien député Juvénal Munubo, ressortissant de Walikale.
C’est un tournant décisif après plusieurs mois de cessez-le-feu entre les belligérants instaurés par le processus de Luanda qui est le cadre de résolution de conflit entre la RDC et le Rwanda institué par l’Union africaine. A ce jour, après plusieurs ratés et grâce aux efforts menés par la médiation angolaise, Kinshasa et Kigali se sont mis d’accord que sur peu de choses, notamment sur la mise en plan harmonisé de neutralisation des FDLR et le désengagement des forces/levée des mesures de défense du Rwanda. Une autre réunion est prévue à Luanda le 26 octobre et mettra ensemble les experts de deux parties.
Patrick Maki