La nouvelle a été accueillie avec un grand soulagement. Trois mois après l’apparition de la douzième épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC), le pays a réussi à arrêter la propagation du virus. En trois mois, douze personnes ont été contaminées et six ont trouvé la mort. Grâce au vaccin américain rVSV-ZEBOV et à des dépistages mis en place rapidement par l’OMS, la vague a pu être maîtrisée.
Pour autant, la situation sanitaire du pays continue d’inquiéter. Les taux de mortalité infantile et maternelle sont parmi les plus élevés au monde, et l’espérance de vie une des plus faibles. Dégradation des services de santé, moyens financiers limités des ménages, infrastructures vétustes, manque d’équipement et de personnel…, autant d’éléments qui déterminent l’état sanitaire critique en RDC. Et l’apparition du Covid-19 n’a rien arrangé : par peur de la contamination, beaucoup de personnes évitent les centres de santé.
Les problèmes sanitaires croisent les enjeux socio-politiques : conflits armés, mouvements de population, épidémies (Ebola, rougeole, Covid-19) ont fortement déstabilisé l’offre de soins classique et donc l’état de santé des populations. Ainsi, l’est du pays, notamment le Nord Kivu, présente de grandes fragilités.
C’est dans ce contexte qu’une convention de financement a été signée le 4 mai dernier entre l’ambassadeur de France en République démocratique du Congo, le directeur général de CARE France et le directeur de l’AFD en RDC. D’un montant de 6 millions d’euros, le projet HUAMSI – signifiant « soins de santé » en swahili – doit contribuer au renforcement du système de santé dans le pays afin qu’il soit accessible à toutes les couches de la population et qu’il ‘il peut faire face aux chocs épidémiques.
« Le projet HUAMSI s’inscrit parfaitement dans le cadre des axes stratégiques développés dans la feuille de route franco-congolaise de lutte contre Ebola et les autres épidémies, adoptée le 12 novembre 2019 lors de la visite en France du président Tshisekedi. Ce projet contribue pleinement à la mise en œuvre du plan d’action de sécurité sanitaire du gouvernement congolais », a déclaré l’ambassadeur de France en RDC.
La mise en œuvre du projet permettra d’améliorer l’état de santé des populations des zones de Beni et Butembo, dans l’est du pays, ce qui représente plus de 700 000 personnes. Il s’agit donc, à moyen terme, d’améliorer la disponibilité et la qualité des services de santé primaire et secondaire, de réduire la morbidité et la mortalité maternelle et infanto-juvénile, de renforcer les mécanismes de prévention et de riposte aux épidémies, ou encore améliorer la redevabilité et la gouvernance en matière de santé. Une attention particulière sera portée, à travers des activités spécifiques, aux individus les plus vulnérables tels que les déplacés, les femmes et les jeunes filles, les personnes avec un handicap.