Une expulsion d’un retraité invalide de 88 ans crée la polémique à Bordeaux, au 48 bis rue Montfaucon. Selon une information de Rue 89 « Salem Rja a été expulsé du logement qu’il occupait le 17 octobre dernier au motif d’un retard de paiement de plusieurs mois de loyer ». Pourtant, un plan d’apurement de ses dettes avait été validé au mois de mars.
Sur Facebook, Agnès qui a assisté à l’expulsion de cet octogénaire, affirme même qu’il « a régularisé ses loyers en avril ». Selon elle, « le propriétaire a lancé un recours judiciaire mais une fois que monsieur Rja a payé ce qu’il devait, le propriétaire a laissé courir le recours sans le signaler ».
Un début de conflit sur des travaux urgents
A l’origine, le retraité avait choisi de suspendre le paiement de ses loyers afin d’obtenir une réaction de la SAS Organisation et construction jumelée, propriétaire du bien géré par l’agence immobilière Absolute Habitat, sur des travaux urgents à effectuer.
Un bras de fer s’est alors engagé. Après quatre mois de loyers impayés, l’agence lui impose de régulariser sa situation avant le mois d’avril 2024. Rue 89 raconte qu’il est pour cela « convoqué lors d’une audience publique au tribunal de proximité le 1er mars mais ne s’y présente pas, s’étant absenté pour voir sa sœur au Maroc », son pays natal a quitté en 1972. Le propriétaire demande alors la résiliation du bail et l’expulsion.
Le retraité, qui ne sait ni lire, ni écrire, réussi tout de même, avec l’aide de son voisin, à faire accepter le 13 mars un plan d’apurement par son propriétaire, c’est-à-dire un programme de remboursement pour éviter la procédure judiciaire et ainsi rester dans l’appartement qu’il occupe depuis 2008. Depuis, son voisin assure que tout a été « réglé ».
La mairie s’implique dans le dossier
Mais les choses ne s’améliorent pas pour autant pour ce père de cinq enfants, qui vit seul depuis son divorce. Un courrier du préfet du 28 août confirme en effet la résiliation du bail avec à la clé un avis d’expulsion.
Face à cette affaire, la mairie de Bordeaux est montée au créneau. Harmonie Lecerf Meunier, adjointe au maire chargée de l’accès aux droits et des solidarités, a ainsi promis de « traiter en urgence » une demande d’intégration dans une des 15 résidences autonomie de la ville. En attendant, Salem Rja réside dans un centre du CCAS, le centre communal d’action sociale de Bordeaux. Selon Rue 89, « il y est pour le moment admis jusqu’au 1er novembre, durée qui peut être renouvelée pour une nouvelle quinzaine de jours si aucune autre solution ne s’offre à lui ».