Le choc annoncé entre l’Olympique de Marseille, troisième au coup d’envoi, et le Paris Saint-Germain, leader, n’aura finalement pas eu lieu. Dans un stade Vélodrome pourtant chauffé à blanc, la bande à Luis Enrique, organisée en 4-3-3 avec Ousmane Dembélé, Kang In-Lee et Bradley Barcola sur le front de l’attaque, a rapidement climatisé l’enceinte marseillaise, ce dimanche soir lors de la 9e journée de Ligue 1. Plus tranchant, plus autoritaire dans les duels et profitant des largesses défensives olympiennes – notamment sur les côtés – le collectif francilien, bien aidé par le carton rouge spécifique à Amine Harit, a finalement déroulé de bout en bout contre l’ennemi juré. Idéalement lancé par son maître à jouer João Neves, auteur de son premier mais sous ses nouvelles couleurs (7e) après avoir délivré six passes décisives, le PSG a ensuite profité d’une terrible erreur de Leonardo Balerdi pour faire le break (29e, csc ) avant d’entrer les derniers espoirs phocéens juste avant la pause sur un énième rush de Dembélé, conclu par Barcola au deuxième poteau (40e).
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Un Classique à sens unique !
Copieusement sifflés à la pause, les hommes de Roberto De Zerbi, abandonnés par une partie de leurs supporters, ne pouvaient alors que colmater les brèches au retour des vestiaires et ainsi limiter la casse malgré plusieurs nouvelles énormes occasions parisiennes (47e, 56e, 72e, 77e, 87e, 90e). Oui, mais voilà, si cette victoire étincelante (3-0) va permettre aux Rouge et Bleu de conforter leur première place au classement, celle-ci laissera également un goût très américain aux Ciel et Blanc. La faute à une nouvelle polémique d’arbitrage alors que l’OM courrait déjà après le score. Sanctionné d’un carton rouge direct après un pied dangereux donné au niveau de l’abdomen de Marquinhos, Amine Harit quittait, en effet, ses partenaires après seulement vingt minutes de jeu. Une décision défavorable rapidement à l’ire des Phocéens. Et pour cause. Si la faute du milieu offensif marocain est indéniable, la sanction décidée par François Letexier semble, elle, plus que sévère, notamment au regard de la position du numéro 11 de l’OM, dos au défenseur brésilien au moment d’intervenir.
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«Je ne le vois même pas arriver», pestait d’ailleurs l’intéressé au quatrième arbitre. Un fait de jeu d’autant plus difficile à digérer pour les pensionnaires de l’Orange Vélodrome puisque l’officiel du soir ne prenait même pas la peine d’aller visionner les images du VAR. Présent au micro de DAZN quelques minutes après la rencontre, ce dernier prenait malgré tout le temps de justifier sa décision. «Amine arrive avec la jambe tendue. Il met l’intégrité physique de son adversaire en danger, Marquinhos enlève son t-shirt et je vois une grosse trace sur son sternum et là, je confirme ma décision. L’assistance vidéo confirme ma décision, contactez la semelle au niveau du torse avec un angle non diffusé à la TV. Je sais que ma décision va avoir un impact mais je fais mon travail. Si je dois être courageux, je dois le faire. La mise en danger de l’intégrité d’un adversaire est là, avec une jambe tendue, sur le torse avec une trace comme ça». Sanctionné d’un quatrième carton rouge sur ses six derniers matches de Ligue 1, l’OM ne pourra cependant pas se cacher entièrement derrière ce tournant du match tant que le club de la capitale s’est montré supérieur dans tous les secteurs.
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Roberto De Zerbi pointe le manque de personnalité
Pris dans l’intensité, coupable d’un déchet technique bien trop important et incapable de déstabiliser le bloc parfaitement huilé du PSG, le club olympien ne pouvait cependant pas s’empêcher de revenir sur cette action litigieuse au coup de sifflet final. «C’est difficile. On avait beaucoup d’attentes. Ça s’est fait très vite. Il faudra repartir la semaine prochaine. Je comprends la frustration des supporters car nous le sommes aussi. On voulait se rapprocher du haut de tableau. Le carton rouge a été très difficile, mais il faut revenir contre Nantes. Il faudra gagner et continuer de travailler», indiquait tout d’abord Geronimo Rulli au micro du diffuseur. Interrogé à son tour sur ce fait de jeu, Roberto De Zerbi préférait, de son côté, pointer l’attitude de ses joueurs. «Sur un sorti beaucoup de cartons rouges. Je n’ai pas envie de savoir si c’était juste ou non. On n’a pas su refaire comme à Lyon. On n’a pas joué avec du courage comme mon équipe doit jouer. Il fallait jouer avec du courage, c’est pourquoi c’était plus difficile. Il va falloir continuer de travailler et faire plus». Relancé en conférence de presse, le technicien italien se montrait cependant plus offensif quant à la décision de François Letexier.
«L’arbitre a expulsé Harit parce qu’il a vu les traces sur le torse (de Marquinhos). C’est vraiment insensé parce que s’il ya un choc à la tête entre deux joueurs, et que l’un d’entre eux saigne, alors l’autre doit-il être expulsé ? Ce n’est pas ça le football», pestait RDZ avant d’en remettre une couche sur le manque de personnalité de son OM. « Mais je ne veux pas parler de cela, je ne veux pas insister au risque d’être sanctionné, c’est à vous de juger. Ce soir (dimanche), sur un manque de courage, de personnalité, alors que nous nous étions préparés pour ce genre de match jusqu’à l’expulsion de Harit. C’est un problème, on peut perdre mais quand on porte le maillot de l’OM, on ne peut pas jouer sans personnalité. Les vingt premières minutes ne m’ont pas plu. Sans cette expulsion, on aurait réussi à rentrer dans le match, à se libérer. Mais il faudra faire une analyse lucide parce que ce match ne m’a pas plu, je ne veux pas jouer avec la peur au ventre, ça ne me plaît pas que ce soit à Brighton, Sassuolo ou l’OM. Je n’ai pas la peur de perdre mais de mal jouer». De passage en zone mixte, Pierre-Emile Höjbjerg confirmait, à son tour, les propos de son entraîneur. Sonné, le Danois de 29 ans préférait assumer les conséquences de ce terrible échec plutôt que d’actionner le levier de l’arbitrage…
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Les Marseillais ne veulent pas se cacher derrière l’arbitrage
«On est très déçu, ça fait mal, ça fait très mal, une défaite comme ça, notamment en premier mi-temps car en deuxième, on a fait ce qu’on pouvait, avec le coeur pour sortir du terrain avec la tête haute mais c’est vrai que perdre 3-0 à la maison contre le PSG, ça fait très mal. Le carton rouge ne nous aide pas, encore plus contre le PSG qui maîtrise bien le ballon mais nous n’avons pas bien attaqué ce match. C’est à nous de prendre la responsabilité, de se remettre en question. Heureusement qu’on a un entraîneur qui analyse très bien les choses et un vestiaire avec une bonne mentalité mais il faut maintenant montrer que ce genre de défaite, ce n’est pas possible. J’aimerais bien vous dire des mots, des paroles mais là c’est difficile. Je peux juste vous dire qu’on doit prendre nos responsabilités, assumer et faire en sorte que ça n’arrive plus. Le championnat n’est pas gagné aujourd’hui, il n’est pas perdu non plus, c’est match par match mais c’est vrai que des matches comme ça, pour nous, pour le club, pour le peuple, c’ est un match plus important et c’est à nous d’en avoir conscience, de le sentir et de se remettre en question. On va tout faire pour revenir plus fort et remettre les choses en place dès dimanche prochain contre Nantes. On a encore beaucoup à apprendre». Réaction attendue dans une semaine sur la pelouse de la Beaujoire…
Pub. le 28/10/2024 00:35 MAJ le 28/10/2024 05:49