Tensions
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Samedi et lundi, de violentes manifestations hostiles aux Occidentaux et à la force de l’ONU se déroulent à Kinshasa. Une rhétorique xénophobe qui masque l’échec du régime en place dans la guerre qui se déroule dans l’Est du pays.
Un calme précaire est revenu ce mardi 13 février à Kinshasa. Mais les deux jours de manifestations violentes qu’a connues, samedi et lundi, la capitale de la république démocratique du Congo (RDC), ont marqué les esprits. Réuni lundi soir à New York, le Conseil de sécurité des Nations unies, n’a d’ailleurs pas manqué de condamner «les violences qui ont visé du personnel de l’ONU ainsi que du personnel et des sites diplomatiques à Kinshasa».
«Samedi et lundi, c’était la psychose au centre-ville ! Surtout pour les blancs, « les mundele », accusés d’être du côté de l’ennemi. Eux ne pouvaient pas se risquer dehors», s’exclame le journaliste congolais Peter Tiani, joint par Libération à Kinshasa. Dès samedi, plusieurs ambassades, dont celle de la France, ont été assiégées par des manifestants en colère qui ont fait brûler des pneus, s’en sont prises en pleine rue à des voitures identifiées au corps diplomatique, avant d’incendier des véhicules appartenant à la force de maintien de la paix de l’ONU, la Monusco. Dans les rues, des jeunes hommes particulièrement excités réclamaient «le départ immédiat des Occidentaux» du pays, les qualifiant de «collabos».
Dix ans de Monusco, un bilan bien maigre
Les autorités congolaises ont condamné dès samedi soir ces scènes d’émeutes et les attaques contre les chancelleries étrangères, appelant au calme. Tout en affirmant « les frustrations des manifestants ». La raison de ces « frustrations » déversées soudaines dans la rue ? Cette faute