La dynamique entre le Golfe et l’Afrique subsaharienne redessine la carte des influences économiques sur le continent. Après vingt ans de présence dominante chinoise et occidentale, les nations arabes intensifient leurs partenariats africains. Cette orientation, menée par les monarchies du Golfe, illustre leur ambition de diversification économique et leur quête d’influence géopolitique. Si la Chine a concentré ses ressources dans les infrastructures et l’exploitation des richesses naturelles, les pays occidentaux conservent leur ancrage historique via l’aide au développement et les investissements privés. Les États du Golfe développent quant à eux une stratégie mixte, mêlant capitaux publics et collaborations commerciales.
Un plan saoudien ambitieux pour le continent
Le royaume saoudien marque un tournant décisif avec son programme de 41 milliards de dollars, dévoilé le 28 octobre à Riyad. Cette initiative révèle une approche globale, conjuguée placements directs et appui au développement économique. Les entreprises privées saoudiennes se positionnent comme fer de lance avec 25 milliards de dollars programmés, reflétant leur conviction dans les opportunités africaines. La Saudi EXIM Bank débloquera simultanément 10 milliards de dollars pour dynamiser les relations commerciales entre l’Arabie saoudite et les nations africaines.
L’entrepreneuriat africain propulsé par les fonds saoudiens
La stratégie saoudienne pour l’Afrique place l’innovation au premier plan, comme le montre le fonds de 5 milliards de dollars dédié aux start-up du continent. Ce choix stratégique reconnaît la vitalité des jeunes entreprises africaines et leur capacité d’expansion. En parallèle, un programme régional doté d’un milliard de dollars accompagnera des projets essentiels dans plusieurs domaines stratégiques.
Les institutions arabes unies pour l’Afrique
L’initiative saoudienne a déclenché un mouvement collectif des organismes financiers du Golfe. Le Groupe de coordination arabe (ACG), rassemblant entre autres le Fonds saoudien pour le développement et la Banque islamique de développement, projette d’allouer 50 milliards de dollars d’ici 2030. Cette synergie des acteurs arabes manifeste leur volonté d’établir des des liens durables avec l’Afrique subsaharienne, créant ainsi un nouveau centre de gravité économique sur le continent.