L’intégration économique africaine connaît une progression remarquable depuis plusieurs années. Les échanges commerciaux entre pays du continent se multiplient, portés par des initiatives comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Les États africains développent également leurs infrastructures communes : corridors routiers transfrontaliers, chemins de fer modernisés et réseaux électriques interconnectés transformant progressivement le paysage économique du continent.
Un projet gazier inspiré des succès nord-africains
Le « Central Africa Pipeline System » (CAPS) emprunte la voie tracée par les gazoducs dépendant de l’Algérie à l’Europe, comme le Medgaz et le Transmed. Ces infrastructures, qui acheminent depuis des décennies le gaz naturel algérien vers l’Espagne et l’Italie, ont démontré la viabilité et la pertinence des projets gaziers transfrontaliers. Le CAPS, fruit de trois années de réflexion menée par le Central Africa Business Energy Forum (Cabef), ambitionne de connecter tous les pays d’Afrique centrale. La première phase concernera les six nations membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), avant une extension aux onze États de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CÉÉAC). Ce réseau permettra de réduire considérablement les coûts énergétiques et de stimuler l’industrialisation de la région.
Le Gabon, futur exportateur gazier régional
L’industrie gazière, relativement jeune en Afrique centrale, trouve dans ce projet un nouvel élan. Le Gabon, qui exploite son gaz depuis trois décennies, ambitionne de devenir un acteur majeur de ce secteur. Marcel Abéké, ministre gabonais du Pétrole, annonce des perspectives prometteuses : le pays prévoit non seulement de satisfaire sa consommation interne, mais aussi d’exporter son gaz dès 2027. La validation de l’étude pré-sommaire du gazoduc par la commission de la Cémac constitue une avancée significative pour attirer les investisseurs nécessaires à la concrétisation du projet. Glenn Nguema, point focal du projet, souligne l’importance de cette infrastructure pour répondre aux besoins énergétiques des États actuellement déficitaires en électricité, créant ainsi une dynamique de développement régional mutuellement bénéfique.