Des dollars
Au cours des 25 dernières années, le Nigeria a récupéré plus de 5 milliards de dollars d’actifs cachés ou transférés illicitement à l’étranger, a annoncé le directeur du Centre consultatif législatif de la société civile nigériane (CISLAC), Auwal Musa Rafsandjani, lors d’une conférence de presse, mercredi. Ces fonds comprennent de l’argent liquide, des biens de valeur et des bijoux transférés illégalement hors des frontières nigérianes.
Ce recouvrement a été rendu possible grâce à une initiative intitulée la « Position africaine commune sur le recouvrement des avoirs du Nigeria », dans laquelle le CISLAC a joué un rôle clé en collaboration avec les autorités nigérianes et des partenaires internationaux. Cette initiative vise à renforcer les efforts pour rapatrier les fonds et biens volés par des dirigeants et des personnalités influentes au Nigeria.
Le Nigeria a travaillé en étroite collaboration avec des pays comme la Suisse et les États-Unis pour recouvrer ces avoirs. Rafsandjani a rappelé que les restitutions ont souvent nécessité des années de négociations, des enquêtes et la coopération de plusieurs organismes internationaux. Parmi les sommes récupérées, un montant significatif provenait des fonds détournés par l’ancien chef d’État, le général Sani Abacha, qui a dirigé le pays entre 1993 et 1998.
Les fonds volés sous le régime d’Abacha, évalués à environ 5 milliards de dollars, ont entraîné des négociations internationales intensives. Depuis la fin du mandat du général, plus de 3,6 milliards de dollars de ces fonds ont été rapatriés. Ce montant comprend des centaines de millions de dollars restitués par des pays européens et nord-américains, où les avoirs avaient été dissimulés.
Ces fonds, souvent cachés dans des comptes bancaires secrets ou convertis en actifs matériels comme des bijoux précieux, ont été difficiles à récupérer en raison de la complexité des lois internationales. Cependant, la persévérance des autorités nigérianes a permis de surmonter ces obstacles. En outre, le CISLAC continue d’enquêter sur d’autres actifs nigériens encore cachés à l’étranger, affirmant qu’il reste de nombreux avoirs non récupérés.
Au-delà des avoirs d’Abacha, les autorités nigérianes recherchent également des fonds détournés par d’autres responsables politiques et figures influentes. Le recouvrement de ces actifs constitue un enjeu important pour l’économie du pays, qui cherche à lutter contre la corruption et à allouer ces fonds à des secteurs vitaux comme l’éducation, la santé et les infrastructures.
Le gouvernement actuel souhaite mettre en place des mécanismes pour prévenir de tels détournements à l’avenir. La transparence et la traçabilité des fonds publics sont devenues une priorité nationale, et des lois anti-corruption plus strictes ont été introduites pour surveiller l’utilisation des finances publiques.