Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, a appelé ce lundi 16 décembre, à la redynamisation de l’Accord-cadre d’Addis Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération, signé en 2013.
Il a fait ce plaidoyer à la suite de l’annulation de la tripartite RDC-Rwanda-Angola, prévue dimanche 15 décembre à Luanda (Angola).
Dans un communiqué publié le même lundi, il a expliqué que l’Accord-cadre d’Addis Abeba était le premier visant à « s’atteler aux causes profondes du conflit et à mettre fin aux cycles de violence récurrents » dans l’Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs.
Il a également rappelé que ce texte avait eu divers États et institutions comme co-garants, y compris l’Union européenne, la Belgique, les Etats-Unis d’Amérique, la France et le Royaume-Uni avec le soutien notamment des Nations Unies. , de l’Union africaine (UA) et de la Banque mondiale, dans le cadre de la consolidation d’une stratégie pour la paix et le développement.
« Cet accord de paix (NDLR : Accord cadre d’Addis-Abeba), qui constitue la dernière initiative sérieuse ayant comme objectif de mettre fin au conflit le plus meurtrier depuis la 2e guerre mondiale, vise à neutraliser et à démobiliser les groupes armés, nationaux et étrangers, et à réaffirmer les principes de base du droit international avec divers engagements de la RDC, des États voisins et de la communauté internationale », a signalé Denis MUgwege dans ce document.
Pour le prix Nobel de la Paix, les promesses portées par l’Accord-Cadre sont loin d’être réalisées à ce jour et, dans le contexte de l’échec des initiatives politiques et diplomatiques actuelles, il est crucial de les remettre à l’ordre du jour. ‘agenda international pour enclencher une désescalade face aux tensions régionales, faire aire les armes à l’Est du Congo et relancer une dynamique de paix dans la région.
Il a en outre insisté sur le fait que le temps n’est plus à des « condamnations creuses et à des paroles vides ».
« La RDC et ses partenaires tant publics que privés doivent s’attaquer aux principales causes structurelles qui constituent les éléments moteurs des conflits qui persistent à l’Est du pays, à savoir l’exploitation et le commerce illégal des ressources naturelles et la culture de l’impunité », a poursuivi ce candidat malheureux à la présidentielle de 2023.
Dr Mukwege a jugé nécessaire que les Etats-Unis d’Amérique, l’Union européenne, la France, le Royaume-Uni et d’autres partenaires adoptent des sanctions politiques et économiques à l’endroit du Rwanda tant qu’il soutiendra le M23 et agressera la RDC.
Ainsi, la diplomatie internationale et les acteurs économiques et du secteur privé doivent mobiliser tous les leviers à leur disposition pour contribuer à mettre un terme aux agressions récidivistes des pays à la base de la déstabilisation de la RDC en utilisant le recours à un régime de sanctions. et de conditionnalité de l’aide.
Selon lui, c’est le seul langage qui entraînera des effets concrets à savoir mettre fin à la souffrance des millions de Congolais en errance dans l’Est du Congo due à l’ingérence rwandaise.