Les habitants de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, plaident pour la réouverture des banques. Depuis son occupation par les rebelles du M23 il y a deux semaines, l’accès aux services financiers devient de plus en plus difficile.
Les banques et les coopératives financières demeurent fermées depuis la prise de Goma le 27 janvier dernier.
Cette fermeture ne facilite pas la circulation de la monnaie et bloque les projets en cours d’exécution pour certains, rapportent des sources dans la ville.
La population éprouve d’énormes difficultés pour survivre avec la hausse des prix des biens de première nécessité observée sur le marché.
Devant cette situation, c’est la spéculation qui s’invite du côté des opérateurs de transfert de monnaie électronique via les applications de monnaie mobile, le « mobile money ».
Face à cette situation qui devient insoutenable, la population plaide pour la réouverture des banques afin de se ravitailler et faire face à leurs besoins quotidiens.
« Les activités économiques reprennent timidement. Sur le marché, il y a une hausse de prix inexplicable des aliments de base. Pourtant, nous ne parvenons pas à accéder aux services financiers parce que les banques ne fonctionnent pas. Et du coup, pour avoir l’argent liquide, ça devient un problème très sérieux. Et de l’autre côté, les agents qui font les transferts mobiles d’argent profitent aussi de cette situation pour appauvrir davantage la population. Ils exigent une commission allant de 6 à 10% pour tout retrait qu’on peut effectuer. Si vous voulez retirer 100 USD par exemple, on vous exige une commission de 10%, donc, vous ne recevez que 90%. C’est inadmissible », regrette le témoin.
En temps normal, les frais de commission pour le retrait d’argent s’élèvent à environ 1%.
Face à cette situation, les habitants du chef-lieu du Nord-Kivu demandent aux autorités actuelles du Nord-Kivu d’exiger aux banques d’ouvrir leurs guichets, tout en les assurant de la sécurité afin que les familles puissent avoir accès à l’argent liquide.
Quelques distributeurs automatiques qui sont opérationnels limitent le plafond de retrait d’argent.
Les habitants de Goma plaident également pour que les nouvelles autorités puissent tout mettre en œuvre afin de faciliter l’entrée des produits de première nécessité dans la ville.