Des habitants de la ville de Goma (Nord-Kivu), sous occupation du M23-AFC, disent vivre comme dans « une prison à ciel ouvert ».
Ils ont fait ce témoignage, lundi 17 février, à Radio Okapi. Manque d’argent, accès difficile aux vivres, déplacements limités pour certaines catégories de personnes rendent la vie intenable pour certains ménages. Nombreux d’entre eux ont affirmé ne pas savoir comment survivre à cette crise sans précédent.
Avec la reprise des activités scolaires ce lundi 17 février, des parents s’interrogent sur leurs capacités financières à payer les frais scolaires, d’autant plus qu’ils n’ont aucun accès à leurs comptes bancaires.
À ce jour, toutes les banques sont fermées à travers la ville de Goma. Seuls quelques établissements de transfert de fonds par téléphonie mobile fonctionnent mais ils appliquent des frais à des taux forfaitaires.
« Aucune banque ne fonctionne actuellement. Si vous avez quelque chose sur votre compte M-pesa ou Airtel Money, dans le shop, soit vous donnez 10 % de ce que vous voulez retirer, et on vous donne au taux de 25 000 francs congolais », a laissé entendre un parent à Radio Okapi.
Il explique qu’il est aussi difficile pour certaines catégories de personnes, notamment les fonctionnaires, de quitter la ville de Goma :
« On ne veut pas que les fonctionnaires puissent sortir de la ville de Goma. Vous arrivez à la grande barrière, soit on vous retourne, soit on vous met dans un cachot au niveau de Gisenyi ».
Comme lui, de nombreux autres parents sont bloqués dans la ville volcanique, ne sachant quoi faire pour survivre avec leurs dépendants :
« Même nos familles ici ne savent comment trouver quelque chose à manger. Donc, on ne sait pas bouger. Nous ne travaillons plus ; nous sommes restés à la maison. Dans dix jours, cela fera un mois. Les choses s’empirent du jour au lendemain. La vie est intenable ici à Goma. Nous sommes en difficulté totale », a-t-il conclu.