À la une de la presse kinoise, états généraux de la justice, crise des embouteillages à Kinshasa et nouvel accord avec le FMI.
Le thème de ces assises est sans ambiguïté : « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? ». AfricaNews insiste sur l’objectif principal : recueillir des propositions pour des réformes en profondeur afin de redresser un système judiciaire en crise. Toutefois, le journal met en lumière les inquiétudes de l’ONG Justicia ASBL, qui critique un programme dominé par des politiciens souvent peu qualifiés en matière de justice. Même tonalité chez les syndicats de magistrats, qui rappellent que les recommandations des états généraux de 2015 n’ont été appliquées qu’à 0,8 %, douchant les espoirs d’un changement réel. De son côté, The Post adopte une posture incisive, qualifiant ces travaux de « bruyants et éléphantesques ». L’éditorialiste avertit : « Après ces assises, il évitera les agents vecteurs de la maladie judiciaire, qui a une capacité de mutation redoutable. »
Un autre événement marquant : l’interpellation brutale de Delly Sesanga, ancien candidat à la présidentielle et opposant au projet de révision constitutionnelle porté par Félix Tshisekedi. Ouragan parle d’une scène « insoutenable », décrivant un « nouveau cap de violence » franchi jeudi 14 novembre dernier à Kinshasa. Même au sein de l’Union sacrée, écrit le journal, cette arrestation a suscité des critiques. Delly Sesanga a été relâché une heure plus tard. Une situation qui illustre les tensions autour du débat constitutionnel, alors que l’opposition redoute un troisième mandat déguisé pour le président Tshisekedi.
Embouteillages et accords avec le FMI
Sur le front social, les embouteillages monstres à Kinshasa continuent de dominer les discussions. Congo Nouveau évoque des mesures expérimentales pour fluidifier le trafic, qui, au contraire, ont aggravé la situation. Les chauffeurs de transports en commun en profitent pour augmenter leurs tarifs, pénalisant davantage les habitants. Martin Fayulu, cité par le journal, s’interroge : « Comment peut-on accepter qu’une distance de 20 kilomètres prend plus de trois heures en voiture ? La Constitution empêche-t-elle de résoudre ce problème ? ». Pour des observateurs, cités par le Journal, la solution passe par la réhabilitation des routes, la construction de nouvelles voies et la relance d’un train urbain.
Sur le plan économique, les relations entre le FMI et le gouvernement congolais attirent l’attention. Deux nouveaux programmes, totalisant 2,87 milliards de dollars, viennent d’être conclut, rapporte Le Phare. Infos27 souligne l’importance de cet accord, qui intègre pour la première fois un appui budgétaire direct de 800 millions de dollars. L’objectif est double : stimuler la croissance et renforcer la résilience climatique. De son côté, AfricaNews précise que ces programmes seront suivis de près grâce à des mécanismes rigoureux, tels que les revues semestrielles du FMI et des outils internes comme le Conseil des ministres ou la Troïka. Une victoire pour l’exécutif, mais aussi une lourde responsabilité dans la mise en œuvre.
À lire aussiDenise Kyalwahi, journaliste indépendante, écologiste et menacée