Des mines
L’Afrique du Sud affronte une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent. À Stilfontein, au cœur de la province du Nord-Ouest, des centaines de mineurs clandestins, appelés zama zama, défient les autorités qui tentent de les déloger.
Les forces de l’ordre mènent une vaste opération policière, baptisée Vala Umgodi (« Fermez le trou »), mais les tensions montent.
Des galeries profondes et des conditions extrêmes
Les zama zama, dont le nom signifie « tenter sa chance » en zoulou, exploitent illégalement les mines abandonnées d’Afrique du Sud. Ces sites, abandonnés par les compagnies minières pour leur manque de rentabilité, attirent des milliers de prêts mineurs à risquer leur vie pour extraire de l’or vendu sur le marché noir.
À Stilfontein, près de 4 000 mineurs se réfugient dans des galeries souterraines qui peuvent descendre jusqu’à 2 000 mètres de profondeur. Certains y passent des mois, survivant grâce à un commerce clandestin qui leur fournit de la nourriture et de l’eau. Depuis dix jours, les autorités ont coupé l’accès, ce qui oblige les mineurs à affronter des conditions critiques.
Un défi sécuritaire et humanitaire
Le ministre de la Présidence, Khumbudzo Ntshavheni, a annoncé que les autorités « enfumeraient » les galeries et a déclaré qu’il refusait de tolérer une activité qu’il juge criminelle. Cette approche ferme divise l’opinion. Certains applaudissent la détermination du gouvernement, tandis que d’autres dénoncent un manque d’humanité face à cette crise.
Les autorités ont déjà remonté des corps en décomposition, ce qui illustre la gravité de la situation. Ces mineurs, souvent originaires de pays voisins comme le Lesotho, le Mozambique ou le Zimbabwe, craignent les arrestations ou expulsions s’ils remontent à la surface.
Un enjeu économique et social
L’exploitation minière illégale coûte chaque année des centaines de millions de dollars à l’Afrique du Sud. Depuis décembre, les autorités ont arrêté près de 13 000 mineurs clandestins et saisis des centaines d’armes. Cette activité ne nuit pas seulement à l’économie, mais alimente aussi des gangs criminels armés. Pour de nombreux mineurs, cette pratique reste une solution désespérée pour subvenir aux besoins de leurs familles.