Résumé
Entre 2022 et 2024, le franc congolais (CDF) s’est fortement déprécié sous l’effet combiné de chocs externes et de déséquilibres internes. En 2025, la stabilisation monétaire et budgétaire, conjuguée à la hausse des réserves, a permis une appréciation modérée. Ce document applique les principes de la macroéconomie ouverte et de l’économie monétaire pour expliquer ces dynamiques et leurs mécanismes de transmission.
La valeur d’une monnaie dépend de l’équilibre entre son offre et sa demande, de la politique économique menée et des chocs externes affectant le pays. Le CDF entre 2022 et 2025 illustre cette interdépendance. Entre 2022 et 2024, le CDF s’est déprécié sous l’effet combiné de chocs externes, comme la baisse des cours du cuivre et du cobalt réduisant les recettes d’exportation et l’offre de devises, et de facteurs internes, notamment une politique budgétaire et monétaire expansionniste.
Table 1 – Taux de change moyen (Sources: BCC, FMI, ACP). Cfr Document joint.
Cette dépréciation peut s’expliquer par trois mécanismes principaux. Tout d’abord, lorsque la Banque centrale augmente la quantité de monnaie en circulation plus rapidement que la croissance de l’économie, cela crée un excès de liquidités. Cet excès fait monter les prix, provoquant de l’inflation et réduisant la valeur de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères. Ensuite, l’inflation diminue le pouvoir d’achat des ménages : chaque franc permet d’acheter moins de biens et de services. Une monnaie dont le pouvoir d’achat s’érode devient moins attractive pour les échanges internationaux, ce qui accentue sa perte de valeur. Enfin, les anticipations des agents économiques jouent un rôle crucial. Si les acteurs économiques s’attendent à une dépréciation, ils cherchent à convertir leurs avoirs en devises plus stables, comme le dollar. Cette demande accrue de devises étrangères exerce une pression supplémentaire sur le CDF et alimente une spirale de dépréciation.
La stabilisation du CDF en 2025 s’explique notamment par la hausse des réserves internationales, renforçant la crédibilité de la Banque centrale et permettant d’influer sur le marché des changes :
Table 2 – Réserves internationales de la RDC (BCC, Doseco). Cfr Document joint.
En résumé, la dépréciation d’une monnaie résulte de l’excès d’offre monétaire, de l’érosion du pouvoir d’achat et des anticipations de dépréciation des agents économiques. La stabilisation du taux de change nécessite de maîtriser simultanément ces facteurs, par une politique monétaire et budgétaire disciplinée, ainsi que par une gestion prudente des réserves de change.
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