Le chef de l’ONU a écrit à Benyamin Nétanyahou pour réclamer le maintien de l’UNRWA
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a envoyé mardi une lettre au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour demander le maintien de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), interdit par une loi en Israël.
« La loi telle que nous la comprenons donne 90 jours avant d’entrer en vigueur. Nous sommes en contact avec les autorités israéliennes. Le secrétaire général (…) a envoyé une lettre il ya quelques heures au premier ministre israélien pour souligner ses inquiétudes, les questions soulevées à l’égard du droit international », a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric, espérant que la loi votée par le parlement israélien lundi qui interdit l’agence en Israël ne sera « pas appliquée ».
Dans la lettre, vue par l’Agence France-Presse, Antonio Guterres répète que, si la loi est appliquée, cela aura des « conséquences dévastatrices » sur les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, étant donné qu’« il n’y a actuellement aucune alternative réaliste à l’UNRWA qui pourrait fournir de façon adéquate les services et l’assistance requise ». « J’en appelle à vous et au gouvernement d’Israël pour empêcher de telles conséquences dévastatrices et pour permettre à l’UNRWA de poursuivre ses activités dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, en respect des obligations liées au droit international ».
Antonio Guterres souligne dans sa lettre qu’en vertu du droit international, « une puissance occupante » doit mettre en place les mécanismes destinés à aider la population des territoires occupés. Puisque « la cessation des activités de l’UNRWA laisserait les réfugiés palestiniens sans l’aide essentielle dont ils ont », Israël, « en tant que besoin que puissance occupante, continue de devoir s’assurer que les besoins de la populations sont remplis », insiste le secrétaire général, estimant qu’Israël est lié dans ses obligations envers l’UNRWA par un accord conclu avec l’ONU en 1967 et par la Convention sur les privilèges et immunités des Nations unies « qui s’applique à l’UNRWA » . « Israël ne peut pas invoquer les dispositions de sa loi nationale », y compris la loi votée pour interdire l’organisation, « comme justification pour son échec à remplir ses obligations en vertu du droit international », écrit Antonio Guterres, qui s’engage à informer l’Assemblée générale de l’ONU pour qu’elle puisse prendre « les actions appropriées », évoquant notamment une éventualité de recours à la Cour internationale de Justice.
« Israël continue à faciliter l’aide humanitaire à Gaza en accord avec le droit international mais l’UNRWA a échoué dans son mandat et n’est plus l’agence adéquate pour ce travail », a répondu l’ambassadeur israélien à l’ONU. Danny Danon, accusant l’agence d’être « un bras du Hamas ». Jugée irremplaçable par l’ONU, l’agence, créée en décembre 1949 par l’Assemblée générale des Nations unies, est la bête noire d’Israël, qui l’accuse d’être infiltrée par les membres du Hamas, à l’origine des attaques du 7-Octobre.