Si vous étiez dans les environs de Bâle ce samedi, et que vous avez entendu des détonations, il ne s’agissait ni de coups de feu ni d’orage, le ciel ayant été plutôt dégagé. C’était Ben Shelton qui avait décidé de revenir aux fondamentaux de son jeu dans sa demi-finale d’ATP 500 contre Arthur Fils. L’Américain, au service comme dans les échanges depuis le fond de court, a pilonné le Français tout le match. Des coups de boutoir que Fils a bien tenté de rendre, souvent avec succès lorsqu’il était au service. Mais jamais au retour, si ce n’est dans un tie break qui n’a pas tourné en sa faveur. Si bien qu’il a fini par s’incliner en deux sets (6-3, 7-6 (9)) et vu sa série de 13 victoires en ATP 500 s’arrêter.
Shelton avait annoncé la couleur avec un premier point remporté sur un as… sur sa deuxième balle. Après quoi il a conclu son premier jeu grâce à trois as. Au lendemain de sa victoire compliquée contre Andrey Rublev, le numéro 23 mondial a décidé d’épurer son jeu et d’évacuer les variations pour chercher le K.-O. sur chaque frappe ou presque. Alors que dans son box, les parents de Roger Federer observaient le jeune américain, il n’a rien fait dans le style du Suisse. Une statistique pour le comprendre ? Après 38 minutes de jeu, on était déjà au cœur du deuxième set, tant les échanges furent brefs.
Un tie break et des regrets
Cette physionomie de match aurait pu convenir à Fils, bon retour et en grande forme ces dernières semaines. Mais son adversaire du jour était un crâne au-dessus. Alors que les deux hommes se rendaient coup pour coup dans le premier acte, le Français a légèrement péché sur sa mise en jeu en étant mené 4-3. Une double faute et deux coups droits abordables dans le filet, voilà que Shelton prenait les commandes. Et comment chiper derrière le service d’un homme qui n’a concédé que sept points sur sa mise en jeu, tie break exclu ?
C’est dans ce tie break, justement, qu’on a pensé voir Fils revenir. Avec, enfin, un Shelton qui a baissé de régime au service, le Francilien a d’abord mené 5-0. Puis il s’est retrouvé avec trois balles de break à 6-3, une quatrième à 7-6 et même une cinquième à 9-8. Mais sur les courts bâlois, Shelton a simplement été plus puissant, plus juste. En tout cas trop pour que Fils ne parvienne à conclure, malgré de l’audace au filet et des velléités offensives dans les points décisifs. Ce dernier aurait pu rêver d’une 18e place mondiale en cas de victoire et le titre de Mister ATP 500 s’il avait brillant en finale. Mais c’est un autre golden boy qui lui a volé la vedette.