L’heure est aux consultations au sein des forces politiques de la majorité et de l’opposition pour concevoir vraisemblablement les candidats à la présidence et au poste de rapporteur adjoint de l’Assemblée nationale. Avant la publication du calendrier électoral, les ambitions continuent à se manifester dans l’Union sacrée pour la succession de Vital Kamerhe qui avait démissionné de ce poste, visé par une motion de destitution.
Jeudi 23 octobre, c’est le deuxième vice-président de l’organe délibérant, Christophe Mboso, qui a annoncé à la presse sa candidature.
Le précédent de Vital Kamerhe à la tête de l’Assemblée nationale se dit convaincu que la chambre basse nécessite une personne « digne, intègre et serviable » pour la diriger. Pour M. Mboso Nkodia, la géopolitique ne doit influencer le choix :
« Quelle géopolitique ? Nous sommes au Congo, nous avons 26 provinces, le Chef de l’Etat choisit un Congolais à qui il veut confier des responsabilités. Moi, je ne prends la place de personne. Je ne veux pas non plus qu’à cause de moi, qu’on révoque quelqu’un. Non! Chaque personne a droit au travail dans la mesure où vous répondez aux responsabilités que le Chef de l’Etat vous a confiées ».
Pour Jolino Malukisa, directeur du pilier Gouvernance à l’institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence Ebuteli, les querelles politiques ne doivent pas primer sur les priorités du peuple, tout en rappelant que cette session est budgétaire :
« On voit qu’au fur et à mesure que le temps passe, il y a beaucoup de fissures au sein de l’Union sacrée. Celui qui va succéder à Kamerhe, ce ne peut être qu’une personne qui bénéficie du soutien du Président de la République lui-même. Nous avons quand-même intérêt que cette classe politique congolaise puisse se ressaisir pour regarder avant tout les intérêts supérieurs de la nation »
Quant au poste de rapporteur adjoint, réservé à l’opposition, Christelle Vuanga, élue de Funa à Kinshasa, et Gratien Iracan, élu de Bunia en Ituri, s’annoncent dans la course.
Des analystes politiques appellent à un consensus au sein de cette famille politique du Chef de l’Etat pour dénouer cette crise, qui persiste depuis la rentrée parlementaire.
Réactions atténuées
Mais déjà, plusieurs députés contestent l’idée d’une candidature unique à la présidence de l’Assemblée nationale, qu’ils jugent contraire aux principes démocratiques.
Dans une déclaration faite le mercredi 22 octobre à Kinshasa, Willy Mishiki, député de Walikale (Nord-Kivu) et membre de l’Union sacrée, avait dénoncé « l’imposition d’un candidat venu du Gouvernement », en référence à Aimé Boji, ancien ministre de l’Industrie, dont la candidature est évoquée sans être déclarée.
« Il est inadmissible que nous puissions violer le règlement intérieur de notre Chambre juste pour attendre un candidat venant du Gouvernement », avait-t-il déclaré.
Pour sa part, alors que les débats s’intensifient autour de la succession de Vital Kamerhe, le rapporteur du Bureau, Jacques Djoli, avait tenu à rassurer sur la “neutralité” de l’institution.
Dans une interview exclusive le même mercredi 22 octobre, il avait affirmé que le processus de remplacement du président démissionnaire ainsi que de Dominique Munongo, ancienne rapporteure adjointe, se déroulait dans le strict respect du règlement Intérieur.






