Un mois après la démission de Vital Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale, la course à sa succession suscite des tensions au sein de l’Union sacrée de la nation, plateforme de la majorité présidentielle. Plusieurs députés contestent l’idée d’une candidature unique, qu’ils jugent contraire aux principes démocratiques.
Dans une déclaration faite le mercredi 22 octobre à Kinshasa, Willy Mishiki, député de Walikale (Nord-Kivu) et membre de l’Union sacrée, a dénoncé « l’imposition d’un candidat venu du Gouvernement », en référence à Aimé Boji, ancien ministre de l’Industrie, dont la candidature est évoquée sans être officiellement déclarée.
« Il est inadmissible que nous puissions violer le règlement intérieur de notre Chambre juste pour attendre un candidat venant du Gouvernement », a-t-il déclaré.
Mishiki critique la suspension du processus électoral, estimant que l’Assemblée nationale compte 500 députés capables de se porter candidats sans attendre une démission ministérielle.
Le député rappelle que le mandat parlementaire est non impératif, selon la Constitution, et que les députés doivent pouvoir s’exprimer librement, sans subir de mots d’ordre politiques :
« L’Union Sacrée n’a aucun député élu sous sa bannière. Il n’est donc pas question d’imposer une candidature unique ».
Des voix discordantes
D’autres députés de la majorité ne partagent pas cette position. Ils estiment qu’Aimé Boji, en tant qu’élu disposant d’un mandat, est libre de quitter le Gouvernement pour regagner son siège et briguer la présidence de la Chambre basse, au même titre que tout autre parlementaire.