Depuis le début de l’année 2025, au moins six personnes ont perdu la vie à Goma et dans ses environs à cause d’explosions d’engins non explosés (ENG). Pour protéger la population contre ces objets dangereux, la Synergie de lutte anti-mines (SYLAM) a lancé, le vendredi 9 mai, une campagne de sensibilisation à Goma, dans la province du Nord-Kivu, sur les risques liés à ces engins.
Depuis l’occupation de la ville par le M23 en janvier, Goma et ses alentours sont infestés d’engins de guerre abandonnés lors des combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles de l’AFC/M23. Ces engins représentent une menace constante pour les civils.
Dans ce contexte, SYLAM et plusieurs autres ONG spécialisées dans le déminage ont initié des actions de sensibilisation et d’éducation aux dangers des engins explosifs. Leur objectif principal est de réduire les accidents liés à ces restes de guerre.
Marrion Ngavho, coordonnateur national de SYLAM, précise que la ville a déjà enregistré une vingtaine de victimes depuis janvier, dont six décès. Il explique que la population confond souvent ces engins avec des objets du quotidien : « Une roquette peut ressembler à un pilon, une cartouche à un crayon, une grenade à main à un ananas, et certains mortiers à un poisson. Cette confusion entraîne des manipulations dangereuses. »
Il souligne que SYLAM, avec d’autres organisations telles que DCA, Afrilam et CIOPADI, a obtenu l’autorisation de sensibiliser la population, en attendant une possible permission de procéder au déminage.
Marrion Ngavho appelle la population à ne jamais toucher ni s’approcher de ces objets suspects, mais plutôt à alerter les ONG de déminage pour qu’elles interviennent.
« Lorsqu’un engin explose, les conséquences sont souvent graves : handicap, voire mort », insiste-t-il.