Le deuxième vice-président du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), Aubin Minaku, a été entendu pour la deuxième fois en deux semaines par l’Auditorat supérieur militaire congolais, mardi 25 mars, pour des liens présumés avec l’AFC/M23.
Son avocat indique que cette audition portait sur une communication passée il y a quelques mois avec Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), groupe armé actif dans l’Est de la RDC.
M. Minaku a été libéré vers minuit le 25 mars, selon son conseil, qui affirme l’absence de charges concrètes : « Il n’y a rien au dossier », a-t-il confié.
Cette audition s’inscrit dans une série de mesures judiciaires ciblant des figures du PPRD, dont Ramazani Shadary, secrétaire permanent, et Ferdinand Kambere, secrétaire adjoint, également entendus le 10 mars dernier pour des soupçons de complicité avec l’AFC/M23.
Enjeux politiques et sécuritaires
Depuis l’année dernière, le gouvernement accuse régulièrement le PPRD et son coordonnateur Joseph Kabila, prédécesseur de Félix Tshisekedi, d’être de connivence avec les rebelles.
Ces auditions surviennent alors que l’AFC/M23, soutenu par le Rwanda selon l’ONU, intensifie ses offensives dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, contrôlant des zones stratégiques comme Goma et Bukavu. Les sanctions européennes récentes contre des dirigeants de la rébellion et son retrait partiel de Walikale n’ont pas apaisé les tensions, malgré les appels à la paix de l’Angola, dont le président s’est désengagé comme médiateur du conflit entre la RDC et le Rwanda, annonçant la désignation d’un nouveau médiateur.