La société civile du territoire de Beni (Nord-Kivu) déplore la mort de 30 civils, tués dans des attaques des ADF dans la région. Tout en exprimant son inquiétude face à la recrudescence de ces attaques rebelles, cette structure citoyenne exhorte le Gouvernement à accorder la même attention à la lutte contre les rebelles des ADF qu’à ceux du M23.
Richard Kirimba, le vice-président de la société civile du territoire de Beni, exprime son exaspération face à cette politique de « deux poids, deux mesures ».
Il considère que la lutte contre la rébellion du M23 polarise tous les efforts des autorités :
« Entre Kainama, Kokola, Oicha et la route Mbau-Kamango, en deux semaines, 30 personnes, 30 vies ont été fauchées. Aujourd’hui, c’est la énième fois que la population de Beni se sent sacrifiée et abandonnée. La guerre contre les ADF ne semble pas être une priorité nationale. La guerre contre le M23 mobilise davantage la RDC, alors que celle qui tue le plus de civils, c’est la guerre contre les ADF. La population de Beni a aussi droit à la vie. ».
Papy Kasereka, chercheur sur les questions sécuritaires dans la région, appelle le Gouvernement et la MONUSCO à prendre au sérieux la menace des ADF :
« Il faut que le Gouvernement empêche les ADF de se réorganiser, comme ils sont en train de le faire. Ensuite, il est impératif de renforcer les moyens humains et matériels dans la zone. Enfin, la FIB, qui a reçu un mandat, doit l’exécuter en intensifiant les patrouilles et en réalisant des positions stratégiques en profondeur. »
Radio Okapi n’a pas encore eu la réaction des FARDC à ce sujet.