L’Afrique de l’Ouest : un bloc commercial dont l’intégration reste largement à accomplir
L’Afrique de l’Ouest est couverte par plusieurs organisations régionales ayant vocation à en promouvoir l’intégration économique, commerciale et monétaire : l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et la Zone de libre-échange continentale africaine. Chacune de ces organisations s’est mise en œuvre à son échelle une zone de libre-échange. L’UEMOA, est sans aucun doute la forme la plus aboutie. Ce troisième Bulletin économique présente ainsi le bilan du commerce extérieur de la zone, qui atteint 78,8 Md EUR en 2022 malgré un déficit qui s’aggrave à 3,3 % du PIB. Pour autant au niveau de la sous-région, l’étude à partir d’un modèle gravitationnel des relations entre le Nigéria et son voisinage immédiat montre que l’intégration commerciale reste largement inaboutie, sans doute en raison de l’importance du commerce informel , mais aussi de l’insuffisance des infrastructures et de l’orientation de la politique commerciale des Etats. Une troisième note fait le point sur l’avancement de la ZLECAf dont le Secrétariat est situé à Accra. Là aussi l’intégration régionale progresse lentement, la dernière avancée marquante étant l’Initiative du commerce guidée lancée en 2022, mais finalement sans réelle appropriation par le secteur privé.
Alors que les mécanismes d’intégration régionale peinent encore à produire des résultats au plan commercial, ce Bulletin économique s’attarde sur d’autres thématiques transversales. Ainsi début septembre Abidjan a accueilli la 12ème Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement en Afrique, où les Etats africains ont appelé à l’unité et à une plus grande coopération sur les enjeux environnementaux. Un autre article porte sur la présence économique indienne en Afrique de l’Ouest francophone, qui est marqué par une relation commerciale qui s’est considérablement développée. L’Inde est devenue en 2021 le 3ème fournisseur des pays de l’UEMOA.
Comme chaque trimestre, ce numéro présente plusieurs analyses propres à certains pays de la zone. Le lecteur trouve ce trimestre des articles concernant les retombées de l’envolée des cours internationaux du cacao pour la Côte d’Ivoire, ainsi qu’un article sur le renouveau du secteur du tourisme ivoirien. Au Nigéria, l’actualité de l’été a été marquée par le secteur pétrolier qui continue de se recomposer alors que la raffinerie d’Aliko Dangote commence sa production d’essence. A noter également au Nigéria l’émission réussie d’un diaspora bond qui a permis au pays de se financer en devise sur le marché local. On trouvera enfin dans ce numéro une note sur la présence chinoise au Togo ainsi qu’une autre sur le réseau électrique sénégalais.
Sommaire
AFRIQUE DE L’OUEST
A quelques mois des 50 ans de la CEDEAO, quelles perspectives d’intégration commerciale ?
Le commerce transfrontalier et régional du Nigéria : une intégration commerciale inaboutie
Le commerce extérieur de biens de l’UEMOA en 2022
L’intégration régionale des Etats Membres de la CEDEAO dans la ZLECAf
Les pays africains appellent à l’unité et à un accès simplifié aux financements climatiques lors des Conférences d’Abidjan sur le climat et l’environnement
Présence économique indienne en Afrique de l’Ouest francophone 28
CÔTE D’IVOIRE
Le dynamisme renouvelé du secteur du tourisme
Envolée des cours internationaux du cacao : quelles retombées pour la Côte d’Ivoire, 1er producteur mondial ?
NIGERIA
L’industrie pétrolière au Nigéria
Diaspora bonds : une idée qui refait surface au Nigéria
ALLER
Une présence économique chinoise encore importante
SÉNÉGAL
Le réseau électrique sénégalais face aux défis de l’accès universel et de l’intégration des énergies renouvelables 48