Au moins 92 nouveaux-nés ont perdu la vie au cours des trois derniers mois dans la zone de santé de Kayna, territoire de Lubero, au Nord-Kivu. L’Ordre des sages-femmes du territoire de Lubero, qui a communiqué ces chiffres jeudi 11 décembre, attribue cette hausse du taux de mortalité néonatale à l’absence d’une unité de néonatologie à l’hôpital général de référence de Kayna et dans les centres de santé environnants.
Sans services spécialisés, les enfants nés prématurément ne bénéficient pas d’une prise en charge adaptée, et d’autres maladies mortelles entraînent les nourrissons de 0 à 28 jours.
Appel à l’action
Gerlas Kasiko, président de l’Ordre des sages-femmes du territoire de Lubero, demande au Gouvernement de doter l’hôpital des équipements et du matériel nécessaire pour réduire cette mortalité et inverser la tendance. Il rappelle que ce problème n’est pas nouveau et qu’il persiste dans la zone de santé. Il indique qu’au-delà de la prématurité, d’autres maladies frappant ces nourrissons, notamment le paludisme et les infections uro-génitales.
« De Kanyabayonga jusqu’à Musienene, nous n’avons pas d’unité de néonatologie », explique-t-il. Les statistiques sont alarmantes : sur 23 aires de santé, un enfant de 0 à 28 jours décède chaque jour dans la zone.
Selon Gerlas Kasiko, lorsqu’un cas nécessite la néonatologie, les techniques apprises à l’école sont utilisées, même si le service n’est pas disponible. Ceux qui peuvent être sauvés le sont, et les autres périssent faute d’effectifs et d’équipements adaptés.
Il appelle le gouvernement et les partenaires humanitaires à équiper les unités de néonatologie. « Ils doivent venir nous apporter leur soutien pour que le service soit correctement opérationnel et que cette mortalité baisse de manière significative. »




