Déclaration conjointe avec Félix Tshisekedi, Président de la République démocratique du Congo. Cher Président, cher Félix, je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui Paris. En tant, évidemment, que président de votre pays, et après des chances politiques, intérieures, importantes et franchies avec succès, dont je vous félicite, parce qu’elles sont une tape importante de la modernisation de la vie démocratique, politique [INAUDIBLE], et de votre volonté d’aller de l’avant, mais aussi en tant que président de l’Union africaine et partenaire stratégique de la France.
Nous étions avec le président Tshisekedi, il y a quelques jours au Tchad, N’Djamena, pour rendre hommage au président défunt, Idriss Deby, et pour soutenir un processus de transition qui doit ouvrir la voie de la démocratie et de la stabilité du Tchad. Et aujourd’hui, avant toute chose, nous voulons exprimer notre préoccupation sur l’évolution de la situation, en condamnant d’abord avec la plus grande fermet la pression des manifestations et des violences qui ont eu lieu ce matin N’Djamena.
Nous appelons au respect des engagements qui ont te pris par le Conseil militaire de transition, celui d’une transition pacifique, inclusive sur le plan politique, et je veux tre ici trs clair.
J’ai apport mon soutien l’intgrit et la stabilit du Tchad, trs clairement, N’Djamena. Je suis pour une transition pacifique, dmocratique inclusive. Je ne suis pas pour un plan de succession, et la France ne sera jamais aux cts de celles et ceux qui forment ce projet. Le temps est venu de lancer un dialogue politique national, ouvert tous les Tchadiens.
C’est ce qui est attendu aujourd’hui du Conseil militaire de transition, et c’est la condition mme de notre soutien. Et je veux, ici, dire que nous resterons engags aux cts de l’Union africaine, que prside le prsident Tshisekedi cette anne, aux cts aussi du G5 Sahel. Et je veux saluer l’effort des prsidents du G5 Sahel, qui ont aussi oeuvr cette mdiation avec beaucoup de force, et il faut que dans les prochains jours, nous puissions rtablir la situation, qui aujourd’hui me proccupe trs fortement.
Au-del de ce sujet, notre coopration est videmment riche de beaucoup de dossiers bilatraux, que nous allons voquer dans quelques instants : volont de dvelopper la coopration conomique, les opportunits offertes la jeunesse de votre pays, par des programmes d’ducation, de sant et de cration d’activits conomiques ; politique, aussi, de francophonie, car nous avons l-dessus, galement, beaucoup faire ensemble. Et puis, videmment, ce sont tous nos efforts d’accompagnement pour la stabilit et la paix partout sur votre territoire national, et je sais combien vous y tes attach, face aux dstabilisations qui peuvent exister.
Enfin, nous évoquerons aussi les grands sujets continentaux et, en effet, nous avons un agenda extrêmement chargé. Le premier, c’est de continuer, faire, vivre la solidarit internationale face la pandmie. Il y a un an nous avons lanc ensemble, avec plusieurs collgues, l’initiative ACT-A, pour aider l’Afrique rpondre au dfi de la pandmie. Elle a permis de faire plusieurs avances – nous y sommes revenus ces derniers jours – pour aider au financement, aider aussi plus de tests, de diagnostics, l’accs aux vaccins, et la monte en puissance des systmes de sant primaires.
Mais beaucoup restent faire, pour mobiliser plus de financements, mais avoir galement des actions concrtes indispensables. Et donc, ensemble, nous souhaitons agir pour que le G7, le G20, soient des rendez-vous utiles, qui rpondent aux besoins des Africaines et des Africains, la vaccination de tous les personnels de sant, sur laquelle nous tions engags il y a plusieurs semaines, et tant d’autres sujets.
Et puis dans quelques semaines, nous nous retrouverons, les 17 et 18 mai prochains Paris, pour un sommet avec beaucoup d’autres leaders du continent africain et du monde entier, le sommet pour le financement des conomies africaines. Et je veux, ici, que chacun ait bien en tte le choc, pas simplement sanitaire mais conomique, que le continent africain subit depuis 2020. C’est un ralentissement profond, trs fort, l’anne dernire et encore cette anne, dans un continent qui est en pleine expansion dmographique. Et nous ne pouvons pas faire, en quelque sorte, comme si nous pouvions continuer avec les recettes d’hier.
L’Europe a une rponse exceptionnelle, une politique montaire indite, une rponse budgtaire qui s’est traduite en juillet dernier avec un plan de relance historique. Les tats-Unis d’Amrique ont annonc un plan fdral indit et une des politiques montaires les plus accommodantes, et nous sommes en train, collectivement, d’abandonner l’Afrique des solutions qui datent des annes 60.
Je me félicite qu’on puisse avancer et nous allons pousser pour le faire, mais nous devons absolument inventer, pour le 17-18 mai prochain, un New Deal du financement de l’Afrique, c’est–dire des solutions profondment novatrices, une chelle d’ambition qui corresponde ce que nous sommes en train de vivre, sans quoi nous laisserons le continent africain face le pauvret, nous laisserons le continent africain et sa jeunesse face la rduction de leurs opportunits conomiques, une migration subie et l’expansion du terrorisme.
Et cela, je ne veux pas m’y rsoudre. Et donc c’est un sujet que nous allons aussi traiter avec le prsident Tshisekedi, car il est mes yeux au coeur de l’agenda des prochains mois et des prochaines annes.
Pour toutes ces raisons, cher Flix, cher Prsident, merci d’tre Paris aujourd’hui, et encore bravo pour les succs obtenus dans ton pays et sur le continent. Merci beaucoup Monsieur le Prsident, cher Emmanuel. Merci de me recevoir si rapidement Paris pour parler des choses que vous avez entendues. Sur le Tchad, nous avons parfaitement le mme entendement. Il faut trs vite revenir l’ordre dmocratique.
Nous avons – je reste dans la droite ligne de ce que j’ai dit dans mon discours N’Djamena – nous soutenons videmment la stabilit actuelle, mais condition qu’elle aille trs vite vers la consolidation de la dmocratie, des institutions dmocratiques.
Pour le reste, nous parlerons Afrique. Aujourd’hui, mais aussi dans quelques semaines, l’Afrique, qui a lanc sa zone de libre-change continental, ce vaste march commun que nous voulons l’image de celui d’Europe, et sur lequel nous comptons, pour lequel nous comptons sur nos partenaires traditionnels, afin de nous accompagner dans cette grande aventure qui va tre ncessaire pour le bonheur de notre continent. La paix, bien videmment, reste au centre de nos proccupations. Au niveau africain, nous avons cet objectif de faire taire les armes.
Voil pourquoi je ne me lasserai jamais de sensibiliser la communaut internationale, par rapport des zones de violence en Afrique, et particulirement dans mon pays, la Rpublique dmocratique du Congo, l’Est, o il s’est cr maintenant, un groupe tendance islamiste, aux discours islamistes et aux mthodes islamistes, et qui sme la terreur auprs de nos populations.
Donc l, je suis plus que jamais termine l’éradiquer, et je compte sur le soutien de la France. Pour le reste, le président Emmanuel Macron a très bien détails les sujets sur lesquels nous allons nous appesantir, et donc je vous remercie. Je vous remercie Monsieur le Président, cher Emmanuel, et je crois que nous pouvons aller travailler. Merci beaucoup.