Malgré les efforts, la situation sanitaire reste instable en République démocratique du Congo (RDC). Les taux de mortalité maternelle et néonatale étaient estimés l’an passé à respectivement 547 décès pour 100 000 naissances vivantes et 28 pour 1 000, figurant parmi les plus élevés du continent. À cela s’ajoute une multiplication des cas de maladies infectieuses comme le paludisme, le VIH et la tuberculose, ainsi que des épidémies récurrentes d’Ebola, de rougeole, de choléra et de Mpox (variole du singe), qui mettent en difficulté son système sanitaire fragile.
C’est pour répondre à ces défis que le ministère de la Santé publique de la RDC a lancé en 2019 un Plan national de développement sanitaire (PNDS) visant à créer et améliorer l’accès et la qualité des soins de santé pour tous. Dans ce cadre, l’Agence française de développement (AFD) a contribué au financement du projet de promotion de la mère et de l’enfant (Promekin II) à hauteur de 17 millions d’euros, dans la foulée d’un premier volet du programme qui a permis d’équiper les hôpitaux Monkolé et Ngaliema de Kinshasa entre 2012 et 2019.
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Ce projet est essentiel pour capitaliser sur les premiers efforts et renforcer le système de santé dans ces zones urbaines vulnérables. Par son approche globale et sa capacité d’adaptation aux crises sanitaires, il concrétise le déploiement d’une stratégie de renforcement des politiques publiques de la République démocratique du Congo et de ses capacités sanitaires, alors que le pays est frappé par les inégalités, particulièrement dans les zones urbaines défavorisées de Kinshasa.
Centré sur ces quartiers, Promekin II s’est fixé comme objectif d’améliorer l’accès aux soins et de réduire la mortalité en renforçant la qualité des services et en ordonnant les inégalités d’accès. Avec l’apparition du Covid-19, une composante dédiée à la sécurité sanitaire a été ajoutée, incluant la formation du personnel de santé et la création d’un centre de traitement spécifique à la maladie.
À ce jour, Promekin II a conduit à l’inauguration d’une nouvelle maternité équipée d’un plateau technique chirurgique à Kingasani, à l’est de Kinshasa. Une structure en mesure de réaliser chaque année entre 3 000 et 4 000 accouchements sécurisés, avec une prise en charge optimale des nouveaux-nés nécessitant une réanimation en urgence. Une deuxième maternité est quant à elle en construction à Binza, au sud de la capitale – son achèvement est prévu pour décembre 2024. Par ailleurs, plus de 50 000 personnes ont pu être atteintes par l’offre de soins grâce à des cliniques mobiles, en collaboration avec 22 acteurs communautaires dans les zones de santé concernées.