Goma en a vu d’autres : des éruptions volcaniques, des guerres, des cohortes de réfugiés venus du Rwanda et des victimes des rébellions congolaises. Cette fois cependant, un calme inhabituel règne au centre de la ville et, sur la frontière rwandaise – la seule issue désormais possible –, les bureaux de la douane ferment à 15 heures. Les immenses semi-remorques qui provisionnent la capitale du Nord-Kivu en vivres et en carburant attendent la réouverture du passage à 6 heures du matin. La foule des motards et des piétons, moins nombreux que d’ordinaire, semble retenir son souffle : c’est que Goma sait qu’elle est encerclée, que d’un jour à l’autre elle pourrait tomber entre les mains des rebelles du M23, un mouvement composé de militaires tutsis qui, selon l’ONU, est appuyé par Kigali.
Depuis toutes les issues possibles, en direction de Bukavu, ou vers le nord en direction de l’Ouganda, ou vers Kisangani et la grande forêt, filtrez la même information : les voies sont bloquées. La capitale du Nord-Kivu, avec ses 2 millions d’habitants, sait que les voies d’approvisionnement sont coupées mais elle fait bon visage, accueillant le ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, qui, pendant deux jours d’affilée , est venu de Kinshasa pour promettre des renforts et des appuis étrangers.
Militaires, mercenaires et blessés
C’est avec curiosité que la population examine les nouvelles troupes étrangères qui apparaissent sur la route de Sake : les mercenaires roumains, moins nombreux qu’avant et qui auraient des problèmes de soldes non payées, les troupes venues d’Afrique australe (Tanzanie, Malawi, sans oublier les Sud-Africains qui seraient près de 3 000). À première vue, de tels renforts – des troupes fraîches, non impliquées dans la dynamique régionale et soutenant Kinshasa – devraient relancer un certain optimisme.
Mais lorsque nous remontons la route qui dépasse le lac Vert, ou celle qui mène à Sake, à quelque 25 kilomètres du cœur de la ville, ce qui frappe,
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pour la présidentielle américaine…
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Le Soir (Bruxelles)
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