Les initiatives en matière d’intelligence artificielle et de robotisation se multiplient en Afrique. La fondation Glappy a été créée aux États-Unis par deux Camerounais. Leur objectif : faire du Cameroun un des pays en pointe en termes de robotisation. Pour se faire, ils forment les enfants.
Lors de leur présentation, un robot humanoïde qui ressemble à un enfant se met à bouger et à communiquer. « Ça a des mains, un torse, la tête, il y a des caméras dans les yeux pour pouvoir naviguer », explique Christian Ntienou, qui fait partie de Glappy. Cette fondation est à l’origine de ce prototype dont les parties plastiques ont été imprimées en 3D aux États-Unis. « On entend régulièrement qu’un enfant dans un village, qui n’a rien, a créé tout un écosystème électrique. Donc s’il ya des gens comme ça dans une zone rurale, pourquoi ne pas donner la chance au reste du village de soutenir ce jeune ? »
Ancien des leaders technologiques de demain
L’objectif est que, dans le futur, tout soit fabriqué au Cameroun avec du plastique recyclé. Pour y parvenir, Glappy forme la nouvelle génération aux langages informatiques dans des villages ruraux.
« Sur un plus de 10 000 élèves, sur leur fournit le matériel, sur leur apprend le scratch, un langage de code, et on veut qu’ils apprennent joss, qui est le code pour les robots », précise Christian Ntienou. Depuis début octobre, la fondation Glappy a ouvert une université à Yaoundé, où elle enseigne la robotique, les technologies de l’intelligence artificielle et du drone. Elle souhaite ouvrir un campus partenaire aux États-Unis avec l’aide d’investisseurs de la diaspora et du Cameroun.
Langage robotique en swahili et haoussa
Russell Avre, l’entrepreneur à l’origine de Glappy, explique : « On se concentre sur les jeunes entre 8 et 13-14 ans. On stimule leur intérêt pour l’IA et la robotique grâce à la gamification ; ils jouent et ils apprennent. Ce sont des livres scolaires pour leur apprendre les éléments de la robotique. On est en train de traduire le langage robotique en swahili, en haoussa, pour que les gens puissent lire et comprendre les concepts de la robotique dans leur dialecte. »
Pour Jacques Eone, le président de la Cameroun Robotics Association, basé à Douala, il y a bien une effervescence de la robotique dans le pays : « Sur le domaine de l’infrastructure, la robotique du Cameroun est dans le top 10. En termes d ‘ambition, on peut atteindre le top 5. » Aujourd’hui, le leader de la robotique sur le continent reste l’Afrique du Sud, suivi du Nigeria, devant des pays d’Afrique du Nord comme l’Égypte et le Maroc.
À lire aussiLes initiatives africaines de l’IA se déploient entre l’Afrique et l’Europe