L’année dernière, à la même époque, les habitants de Yakoma, une cité située dans la même province, ont été aussi victimes de la montée des eaux de la rivière Ubangi qui forme une frontière naturelle entre la RDC et la République centrafricaine.
Plus d’une cinqquantaine d’habitations avaient été tout simplement englouties par les eaux.
“Nous n’avons pas d’eau potable, pas de médicaments, nous sommes vraiment exposés aux intempéries” (Apollinaire Ndanga)
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En 2019, ce sont les bâtiments de l’hôpital général de Businga, toujours dans la même province, qui avaient été inondés au mois d’octobre, pendant la saison des pluies.
Rose Tololi Wombenga, la bourgmestre de Nganza, dans le Nord-Oubangui, explique que sa commune accueille plus de 23.000 déplacés en raison des inondations. Parmi eux, des Congolais, mais aussi des réfugiés centrafricains qui ont fui la violence dans leur pays et sont présents en RDC depuis 2014 :
“Environ 70% de la population située dans deux quartiers (Kambo et Komodu) de la commune de Nganza baigne dans les eaux. A titre indicatif, pour la population autochtone, il y a 16.071 personnes et 7.776 réfugiés centrafricains. Le total revient à 23.847 personnes réparties dans plus ou moins 2.500 ménages.”
Des quartiers entiers sous les eaux
Apollinaire Ndanga fait partie de ces familles sinistrées. Il habitait dans la commune de Kambo avant les inondations. Aujourd’hui, il a trouvé refuge à Gbadolite, le chef-lieu de la province du Nord-Oubangui. Il raconte son quotidien à la DW :
“Nous n’avons pas d’appui, ni des humanitaires, ni du gouvernement central. Nous vivons dans des abris de fortune. Les cimetières sont submergés, les puits d’eau sont inondés… Nous n’avons même pas d’eau potable , nous n’avons pas de médicaments, nous sommes vraiment exposés aux intempéries. Rien ne marche, nous exigeons à ce que l’État ou les humanitaires puissent intervenir. Les enfants ne vont pas à l’école, vraiment c’est très compliqué. “.
Des scènes qui vont se répéter
Le cas d’Apollinaire Ndanga n’est malheureusement pas isolé. Les images des pluies torrentielles qui ont frappé la capitale congolaise, le 19 octobre dernier, ont suscité de nombreuses réactions.
On pouvait voir des trombes d’eau dévaler sur les grandes artères et les quartiers de Kinshasa. Pour l’environnementaliste Bertin Mbula Kilabi, ces scènes risquent de se répéter dans les années à venir, en raison du changement climatique.
“C’est non seulement dans le Nord-Ubangi, mais beaucoup d’autres provinces de la République démocratique du Congo sont touchées par ce problème d’inondations, en commençant par Kinshasa, la capitale. Nous venons de vivre de récents épisodes d’ inondation. En fait, nous avons longtemps entendu parler du changement climatique et nous pensions que c’étaient peut-être des histoires fabriquées de toutes pièces, mais en réalité, avec ces preuves qui touchent presque tout le monde actuellement, sans épargner la RDC, Je pense que plus personne n’aura de raison pour demeurer dans le climato-scepticisme”, explique le scientifique.
L’Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (Metelsat), en RDC, a récemment annoncé qu’entre octobre et décembre, de fortes pluies étaient encore attendues dans douze villes de la République démocratique du Congo.