Du 6 mai 2021 au 6 mai 2025, cela fait désormais quatre ans que les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri vivent sous état de siège. En Ituri, précisément, les avis restent partagés sur le bilan de ce régime spécial.
Le gouvernement provincial de l’Ituri, une administration militaire instaurée du fait de l’état de siège, affirme avoir réussi à restaurer l’autorité de l’État dans plusieurs localités jadis occupées par les groupes armés. Cet effort aurait permis le retour de nombreux déplacés, notamment dans les territoires d’Irumu et de Mambasa, ainsi que la relance des activités socio-économiques.
Son porte-parole, le lieutenant Jules Ngongo, cite notamment durant ces quatre dernières années :
La pacification à 80 % du territoire d’Irumu,
La réduction des violences perpétrées par les groupes armés dans toute la province,
La cohabitation pacifique entre les communautés locales jadis en conflit,
La libre circulation des personnes et de leurs biens.
Il ajoute que ces efforts se poursuivent afin de pacifier totalement la province.
Ce bilan est contesté par la société civile de Djugu, qui estime qu’il n’y a pas eu d’avancées significatives depuis l’instauration de ce régime spécial, censé éradiquer les groupes armés qui continuent à endeuiller le territoire de l’Ituri.
D’autres observateurs également jugent que cette mesure exceptionnelle n’a pas atteint ses objectifs. Les groupes armés continuent d’occuper plusieurs villages et détiennent encore leurs armes.
Cette situation empêche plus d’un million de déplacés, disséminés dans plus de 60 sites, de retourner dans leurs villages, notamment dans le territoire de Djugu, affirme Charité Banza, président de la société civile du territoire de Djugu.
Face à cette réalité, certains acteurs politiques et civils plaident pour la levée pure et simple de cette mesure, qu’ils considèrent comme un échec