Une vidéo de la candidate démocrate à la présidence américaine, Kamala Harris, projetée lors d’un meeting de campagne de son opposant républicain, Donald Trump, à Détroit (Michigan), le 18 octobre 2024. WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES / AFP
L’hiver approche, et pourtant, les journées électorales s’allongent. Engagés dans une empoignade incertaine, tendue et souvent confuse, Kamala Harris et Donald Trump multiplient les déplacements et les prises de parole. Les coups fusent. Chaque heure est un choc. A deux semaines d’une élection présidentielle, le 5 novembre, qui mettra à l’épreuve l’État de droit américain et la solidité des procédures de vote, les candidats se focalisent sur un nombre réduit d’États-pivots, qu’ils travailler avec ardeur. Arizona, Nevada, Michigan, Wisconsin, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Géorgie : c’est là que se décidera la route vers les 270 grands électeurs indispensables pour entrer à la Maison Blanche.
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Il suffira peut-être d’un comté, d’une ville ou d’un quartier favorable, pour que les dominos tombent au profit de l’un ou de l’autre. A moins que derrière les sondages, souvent contradictoires, ne se dessine une surprise : une victoire plus franche, plus indiscutable que ne l’envisage la quasi-totalité des experts. Déjà 14 millions de bulletins ont été enregistrés, dans le cadre des différentes procédures de vote anticipé, en personne ou par courrier. Aucun des deux candidats ne s’impose nettement comme l’incarnation du changement, puisqu’ils ont tous deux à répondre du passé. Kamala Harris met sur le repoussoir du trumpisme et un sujet de mobilisation puissant, l’avortement. Donald Trump, lui, insiste sur le coût de la vie et la question migratoire, les deux vulnérabilités de l’administration Biden, en peignant à gros traits caricaturaux une Amérique en décomposition. La part des électeurs indécis ne cesse de diminuer à l’approche du scrutin, mais cela ne traduit pas une vague d’adhésion massive à l’un ou à l’autre.
Au cours de la seule journée de lundi, Donald Trump a participé à plusieurs événements en Caroline du Nord, s’exprimant devant les caméras sur le fond des ruines causées par les ouragans récents. Kamala Harris, elle, a choisi un format inhabituel, une conversation posée aux côtés de la républicaine Liz Cheney, devant une assistance assise. La première a eu lieu dans la banlieue de Philadelphie (Pennsylvanie), avant que les deux femmes ne rejouent leur complicité à Royal Oak, dans le Michigan, puis dans le Wisconsin. Objectif : séduire les républicains modérés, peu conquis par la troisième candidature de Donald Trump, mais ayant parfois du mal à franchiser le pas et électeur démocrate.
Ancienne élue du Wyoming à la Chambre des représentants, la fille de l’ex-vice-président Dick Cheney constitue le ralliement le plus important au profit de Kamala Harris. « Imaginez à quel point il serait dangereux et dommageable d’avoir quelqu’un de totalement erratique, de complètement instable (à la Maison Blanche), quelqu’un qui s’est aligné sur, qui idolâtre les tyrans, a expliqué Liz Cheney, au sujet de Donald Trump. Ils savent absolument qu’ils peuvent se jouer de lui, et nous ne pouvons nous permettre de prendre ce risque. » Au nom de la défense de la Constitution et en tant que mère soucieuse du pays léguée à ses enfants, la républicaine a plaidé en faveur de Kamala Harris.
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