Ce mercredi 23 octobre 2024, la Fondation Mo Ibrahim a publié son rapport 2023 sur la « bonne gouvernance » en Afrique. Il révèle une stagnation inquiétante des progrès sur le continent. Ce document, basé sur 96 indicateurs, expose une situation préoccupante liée à l’insécurité et au recul démocratique dans de nombreux pays africains.
Alors que certains États montrent des signes d’amélioration, d’autres sont en nette régression, impactant la qualité de vie des citoyens.
Des progrès qui s’essoufflent depuis 2022
Le rapport indique que si l’Afrique a connu de grands progrès au début du XXIe siècle, la tendance est à l’arrêt depuis les cinq dernières années. La détérioration de la sécurité, de l’État de droit et des institutions démocratiques explique ce ralentissement. Bien que des indicateurs tels que l’accès à la communication ou les lois protégeant les femmes contre la violence aient progressé, cela n’a pas suffi à contrebalancer la dégradation générale.
Seychelles : un modèle en matière de gouvernance
Malgré cette tendance générale, les Seychelles se distinguent en occupant la première place du classement. Le pays a réalisé des avancées notables dans des domaines comme l’éducation, la santé et l’égalité hommes-femmes. Il devance ainsi l’île Maurice, qui était longtemps en tête. D’autres nations comme la Gambie, la Somalie et la Sierra Leone ont également enregistré des progrès significatifs.
Des régressions alarmantes dans plusieurs pays
Le rapport souligne des régressions importantes dans des pays tels que les Comores, le Mali, la Tunisie, l’île Maurice et le Burkina Faso. Ces États sont confrontés à des défis majeurs, exacerbés par des coups d’État militaires et des conflits internes. Le Soudan, le Soudan du Sud et l’Éthiopie sont des cités comme des exemples de pays où les conflits ont aggravé la situation au cours de la dernière décennie.
L’insécurité et la pauvreté au cœur des préoccupations
L’un des points les plus préoccupants du rapport est la détérioration de la sécurité et de la protection sociale, ainsi que la montée des inégalités. Les auteurs notent que malgré des avancées dans certains domaines, la perception des citoyens révèle une insatisfaction croissante. Cette frustration est alimentée par la pauvreté persistante et l’inefficacité des gouvernements à répondre aux besoins essentiels.
Un avenir menacé par la dette et les crises politiques
Mo Ibrahim a exprimé son inquiétude quant à la « camisole de force financière » qui étouffe les pays africains. Le poids de la dette limite la capacité des gouvernements à investir dans les secteurs vitaux comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Par ailleurs, la montée des régimes autoritaires, notamment en Afrique de l’Ouest et Centrale, compromet la stabilité politique. Elle rend les réformes plus difficiles à mettre en œuvre.
Espoir dans la jeunesse africaine
Malgré le tableau général sombre, Mo Ibrahim reste optimiste quant à l’avenir du continent, en grande partie grâce à la jeunesse africaine. Il estime que les jeunes sont mieux informés, plus les entrepreneurs et déterminés à changer les choses. Ce dynamisme pourrait être la clé pour surmonter les obstacles actuels et redynamiser la gouvernance en Afrique.