Ce fut haletant jusqu’au bout avec un dernier jeu interminable autant qu’irrespirable, huit égalités, six balles de débreak et quatre balles de match, la dernière envoyant finalement Benjamin Bonzi en demi-finales du Challenger de Brest. À l’issue d’un duel de costauds de 2h30 et malgré sept balles de match non converties dans la deuxième manche, le Français de 28 ans a fait tomber le phénomène brésilien de 18 ans, Joao Fonseca (6-4, 6-7 (8), 6-4), ce vendredi soir en quarts de finale.
La performance est notable, le contenu aussi, mais c’est surtout la période rapide que traverse le joueur de Lionel Zimbler qui mérite d’être enregistré. Dans le dur depuis un an et demi en raison d’une blessure au poignet gauche qu’il a mis plus de temps que prévu à soigner et qui l’a totalement déréglé, l’ancien 42e mondial (février 2023) avait progressivement perdu son tennis et sa confiance.
« Il a retrouvé ses sensations, ses schémas forts. Il ose et ça fait une énorme différence »
« Il bosse dur depuis un moment, mais ça ne payait pas, confie son préparateur physique Ralph Boghossian. Là, il a retrouvé ses sensations, ses schémas forts. Il ose et ça fait une énorme différence. » Retombé bien au-delà de la 100e place ATP (180e en septembre), Bonzi a continué à s’accrocher et le voilà, depuis 18 jours, sur une impressionnante série de 13 victoires consécutives – un nombre pas banal pour ce grand fan de l’OM qui vit à Marseille depuis plusieurs années.
Sacré coup sur coup aux Challengers de Roanne et Saint-Brieuc ces deux dernières semaines avec un seul set abandonné au passage, désormais en demi-finales à Brest, l’actuel 122e mondial peut viser la passe de trois. Le retour dans le top 100 et la qualification pour le tableau principal de l’Open d’Australie ne seraient alors plus très loin.