Une plateforme pétrolière en maintenance près du port de Walvis Bay, en Namibie, en mars 2021. SYLVAIN CORDIER / BIOSPHOTO VIA AFP
Walvis Bay est en transformation. Connus pour son port de pêche et sa plateforme de chargement des minéraux, les quais du port principal (le seul en eaux profondes) de Namibie verront désormais défiler les navires de forage pétrolier. Non loin de là, dans la zone industrielle, s’implantent des services liés à l’industrie pétrolière. Si Walvis Bay est le théâtre d’un tel foisonnement, c’est qu’à 280 kilomètres au large de ses côtes, les sous-sols des fonds marins du bassin de l’Orange, près d’une chaîne d’anciens volcans sous -marins, regorgents d’or noir.
En 2022, l’annonce par le français TotalEnergies de la découverte d’un immense gisement pétrolier, estimée à plus de 3 milliards de barils, a donné le coup d’envoi à de multiples missions d’exploration effectuées par les principales compagnies pétrolières occidentales . Depuis, la Namibie est devenue un pôle exploratoire. Les découvertes s’y succèdent. Les réserves offshore sont estimées à 11 milliards de barils.
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« La Namibie présente les perspectives en hydrocarbures les plus exaltantes du moment », affirme Mike Cooper, expert du secteur pétrolier au sein de Trove, un cabinet de conseil spécialisé. Les majors pétrolières y concentrent leurs moyens. TotalEnergies a par exemple consacré la moitié de son budget d’exploration à la Namibie en 2023, et environ un tiers en 2024. Le groupe français doit annoncer sa décision finale d’investissement en 2025.
Futur mastodonte pétrolier
L’exploitation de brut à partir de 2030 laisse espérer à ce vaste pays peuplé de seulement 2,5 millions d’habitants la possibilité d’une croissance économique sans précédent. Les autorités de Windhoek ont entendu que la production de pétrole pourrait doubler le PIB namibien d’ici à 2040. Pour l’heure estimée à plus de 500 000 barils par jour, la capacité d’extraction serait du pays d’Afrique australe le cinquième producteur africain derrière le Nigeria, la Libye, l’Angola et l’Algérie.
La croissance de la Namibie, deuxième nation la moins densément peuplée de la planète, repose déjà en grande partie sur son industrie extractive. Les revenus tirés des mines d’uranium, de lithium et de diamants représentent pour l’heure environ 15 % du PIB et 60 % des exportations.
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Un scénario « similaire à celui de la Guyane est très probable », confiait Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, dans une interview accordée à Bloomberg en avril 2024, en référence au petit pays d’Amérique du Sud dont la production pétrolière, qui a débuté en 2019, un triple fils PIB en quatre ans et a engendré une croissance inespérée (62 % en 2022, 38 % en 2023).
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