Louis-Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale du Bénin
Depuis quelques heures, la nouvelle de la mise aux arrêts de l’ancien patron de la police nationale du Bénin, le général Louis-Philippe Houndégnon, fait le tour des médias locaux. Une nouvelle non encore confirmée de source officielle.
Louis-Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale béninoise, ne serait plus libre de ses mouvements. Aux dernières nouvelles, l’homme aurait été interpellé à son domicile, à Abomey-Calavi. Il n’aurait opposé aucune résistance lors de cette arrestation. Une interpellation non encore confirmée et dont le motif demeure également pour l’heure inconnue.
Une alerte donnée mardi
Ce mardi 12 novembre 2024, le cabinet de l’ancien général avait publié un communiqué dans lequel il avait alerté sur une tentative manquée de son arrestation. Le communiqué avait indiqué que le domicile de l’ancien haut grade de la police nationale était assiégé par une cinquanteaine de policiers qui s’apprêtaient à l’investir alors qu’aucune plainte ne visitait le propriétaire des lieux. Dans le communiqué, le général Houndégnon avait réaffirmé sa détermination à lutter pour les libertés fondamentales aux côtés du peuple béninois. Il avait invité les citoyens à rester vigilants face à cette situation, et avait sollicité le soutien des organisations internationales et de défense des droits humains pour surveiller les événements de près. Il y a quelques semaines déjà, le cabinet de Louis-Philippe Houndégnon avait révélé l’existence d’un plan de kidnapping le visant.
Gloire et déboires d’un flic réputé
C’est en tant que commandant de l’unité « Recherches Actions Interventions et Dissuasions » (Raid), corps d’élite de la police nationale que Louis-Philippe Houndégnon s’est fait connaître des Béninois grâce à ses qualités de meneur et de policier compétent qui ne laissait aucun répit aux divorcés sociaux et autres hors-la-loi. Nanti de cette réputation de « super flic », Louis-Philippe Houndégnon gravira rapidement les échelons de la police nationale dont il prendra les rêves en 2013. En cette qualité, l’homme sera en première ligne de l’affaire tentative d’empoisonnement qui avait agité la fin du deuxième mandat de Boni Yayi.
À l’avènement du Président Patrice Talon à la tête du pays, Louis-Philippe Houndégnon perdra les galons de général gagnés sous Boni Yayi avant d’être envoyé à la retraite d’office, au début de l’année 2024, au même moment que d’autres collègues policiers. Quelques semaines plus tard, celui qui s’était muré dans le silence le plus profond depuis 2016 sortira de sa cachette pour se prononcer sur les dossiers les plus chauds de la République. Son opposition à la gouvernance du Président Patrice Talon ne souffre d’aucune ambiguïté. Son arrestation serait-elle liée à ses sorties médiatiques ? Sans doute, le futur nous en dira davantage.