L’ambassade de la République démocratique du Congo (RDC) au Burundi a exprimé son indignation suite à la collaboration annoncée cette semaine à Goma entre les autorités rebelles de l’AFC/M23 et le Mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE) de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Cette réaction a été confirmée par Alphonse Ntumba Luaba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba.
Dans une lettre datée du 3 juin et adressée au Secrétaire exécutif de la CIRGL, l’ambassade de la RDC à Bujumbura a réagi à une rencontre tenue la veille, le lundi 2 juin, entre une délégation du MCVE et les autorités rebelles de l’AFC/M23 dans le Nord-Kivu. La délégation, conduite par Lucky Cholwe, coordonnateur du MCVE, a discuté avec le gouvernement provincial rebelle sur des questions liées à la paix, la sécurité et la stabilité, selon des sources proches de la rébellion.
L’ambassade de la RDC à Bujumbura a dénoncé cette initiative, estimant qu’elle encourage la déstabilisation de la sous-région par des mouvements rebelles. Elle considère que cette collaboration viole les principes de l’Union africaine et des organisations œuvrant pour la paix dans la région.
Dans sa lettre, l’ambassade de la RDC à Bujumbura estime qu’elle est en droit d’exiger des explications du Secrétariat exécutif de la CIRGL. Elle demande à cette instance régionale de clarifier sa position vis-à-vis du gouvernement de Kinshasa et de la rébellion de l’AFC/M23, qui occupe actuellement des pans entiers des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avec le soutien de l’armée rwandaise.