Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales ou inspirées du continent. Cette semaine, direction le Mali avec les nouveaux albums de la chanteuse Djely Tapa, du groupe Songhoy Blues et du musicien Pédro Kouyaté.
« Ndö », de Djely Tapa
Dans la région de Kayes (ouest), dont est originaire Sountougoumba Diarra alias « Djely Tapa », les enfants des rues, qui mendient le plus souvent au profit d’écoles coraniques, sont appelés « alimoudo », un terme dont le diminutif est « ndö ». C’est aussi le titre d’un morceau extrait de Dankoroba, le deuxième album de la chanteuse malienne installé au Canada, sorti début octobre. Issue d’une grande lignée de griots – sa mère était la célèbre cantatrice Kandia Kouyaté –, l’artiste trace avec succès son propre sillon dans la musique mandingue, qu’elle croise avec le blues et l’électro et qu’elle pare d ‘atotours afroféministes et afrofuturistes. Récemment, elle s’est aussi illustrée avec le producteur canadien Poirier sur le titre Wili.
« Issa », de Songhoy Blues
Originaires du nord du Mali – une région dont ils ont été chassés par les djihadistes –, les membres de Songhoy Blues ont fait irruption il ya une dizaine d’années sur la scène bamakoise, où leur musique a été qualifiée de « punk de Tombouctou » . Après deux albums dans lesquels ils ont confronté le blues du désert à l’énergie rugueuse du rock, ils s’apprêtent à sortir leur troisième opus, Héritage, prévu mi-janvier. Deux titres ont déjà été dévoilés, dans lesquels ils délaissent les riffs de guitare électrique pour se rapprocher d’une tradition songhaï plus apaisée. Sur le morceau Issa (qui signifie « rivière »), ils rendent hommage au fleuve Niger, « source de vie » dont ils se font les porte-parole, appelant à sa préservation.
« Sage-femme », de Pédro Kouyaté
« Comme les Egyptiens qui jouaient dans les temples, c’est une spiritualité ancestrale que je veux retrouver ici », affirme Pédro Kouyaté à propos de son nouvel album, Follow, qui sortira le 8 novembre. Pour ce faire, l’artiste de 47 ans à la voix caverneuse, né à Bamako mais installé en France, s’est entouré des instruments traditionnels de la musique mandingue que sont la calebasse ou le kamele ngoni, mais aussi de points de la scène hexagonale telle que le chanteur Arthur H, le batteur Manu Katché ou le rappeur Oxmo Puccino. Sur le morceau Sage-femme, premier extrait disponible, il a également fait appel au trompettiste suisse Erik Truffaz pour une envoûtante ode aux femmes teintée de jazz et de blues.
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