La société civile de la chefferie des Bahema Nord, dans le territoire de Djugu (Ituri), juge de « distraction » l’engagement de la milice CODECO pour la paix aux assises d’Aru II, à la suite de l’attaque meurtrière perpétrée vendredi 27 juin au matin contre le site de déplacés de Djangi. Cette attaque a coûté la vie à au moins neuf civils et fait une douzaine de blessés, selon des sources locales.
Le président de la société civile de Bahema Nord, Charité Banza, dénonce ce qu’il considère comme une tentative de sabotage du processus de paix en cours :
« Comment peut-on parler de paix alors que les civils continuent d’être tués dans des camps de déplacés, en plein dialogue ? C’est une distraction de mauvais goût », a-t-il déclaré à Radio Okapi.
Il appelle le gouvernement à ouvrir sans délai une enquête indépendante pour identifier les auteurs de cette attaque et les traduire en justice. Il invite également les services de sécurité à renforcer les dispositifs de protection dans les zones sensibles et autour des sites de déplacés internes afin d’éviter de nouveaux drames.
Cette nouvelle attaque est intervenue alors même que plusieurs groupes armés, dont CODECO, prenaient part aux assises d’Aru II, un forum de paix censé baliser la voie vers une stabilité durable dans la province. Ces assises ont été sanctionnées par la signature d’un protocole d’accord de paix par des groupes armés tels que CODECO, Zaire et MAPI.
En 2023, plusieurs groupes armés avaient signé un accord de paix à Aru qui n’a pas abouti à une réelle pacification, les hostilités ayant repris avec forte intensité quelques temps apres la signature de cet accord.