La Nouvelle Société Civile Congolaise a lancé, lundi 5 mai, des consultations publiques en vue de constituer une action collective en justice contre la Société nationale d’électricité (SNEL) à Kinshasa. L’organisation dénonce la dégradation continue de la qualité du service électrique fourni à la population, en particulier dans la capitale congolaise.
Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 4 mai à Kinshasa, le coordonnateur de la structure citoyenne, Jonas Tshiombela, a annoncé l’ouverture d’un registre officiel des plaintes. Ce registre vise à recenser les victimes de la mauvaise qualité de service de l’entreprise publique, en vue d’intenter une action en justice collective contre la SNEL.
Parallèlement, des consultations publiques ont été lancées pour constituer cette action, qui cible également les autorités jugées complices de la dégradation du service énergétique fourni aux abonnés, qui continuent pourtant de payer leurs factures mensuellement.
Les défis de la SNEL
La société civile reconnaît les défis auxquels fait face la SNEL, notamment la vétusté alarmante de ses infrastructures de production, les problèmes de transport et de distribution de l’énergie, l’absence d’investissements suffisants pour moderniser le réseau, la croissance incontrôlée des nouvelles constructions souvent non intégrées dans les plans techniques, la pression démographique croissante dans les grandes agglomérations, l’emploi de personnel non qualifié pour des fonctions techniques sensibles, l’impayé de créances par diverses institutions, ainsi que le refus d’une révision tarifaire imposée par des entreprises minières, qui consomment plus de 8 millions de MWh sur les 12 produits annuellement.
Malgré ces défis, la société civile estime qu’aucune de ces difficultés ne peut justifier le calvaire imposé aux abonnés, notamment les coupures prolongées et intempestives, les délestages hasardeux qui plongent de nombreux quartiers dans l’obscurité chronique et favorisent la flambée de l’insécurité. À cela s’ajoutent des services techniques absents ou incompétents, déplore Jonas Tshiombela.
Des taxes indues
Il dénonce également le fait que, pendant ce temps, les abonnés continuent de payer chaque mois 1 % de leur facture au titre de l’éclairage public, dont l’Hôtel de Ville de Kinshasa est le bénéficiaire direct, alors que l’obscurité règne dans la majorité des communes: « Pourquoi continue-t-on de facturer les abonnés sans consommation réelle ? Trop, c’est trop. L’électricité est un droit, pas un privilège », a-t-il rappelé.
La société civile congolaise a également transmis à la SNEL un cahier des charges contenant les doléances des abonnés de Kinshasa, dans l’espoir d’y trouver des solutions.
Dans la capitale, plusieurs quartiers sont privés d’électricité pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Même les abonnés connectés au système de paiement prépayé ne sont pas épargnés, rapportent certains habitants de la commune de Kintambo. De nombreuses familles perdent leurs provisions, qui se détériorent faute d’énergie électrique.
Tous les efforts pour obtenir une réaction officielle de la Société nationale d’électricité à ce sujet sont restés vains.