Le président du Cameroun, Paul Biya
Au Cameroun, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, célèbre aujourd’hui, 6 novembre, les 42 ans de l’accession de Paul Biya à la Présidence. À 91 ans, le Président Biya détient un des records de longévité au pouvoir, non seulement en Afrique, mais dans le monde entier. Cette journée est marquée par des rassemblements et manifestations à travers le pays, visant à honorer un parcours politique de plusieurs décennies.
Lenteur dans la modernisation du pays
Depuis son accession à la Présidence en 1982, Paul Biya a vu le Cameroun traverser des périodes de croissance, des tensions politiques, des conflits internes et des défis économiques. Sous sa direction, le Cameroun est passé par diverses réformes, allant de la démocratisation au développement d’infrastructures. Bien que des critiques pointent aussi une lenteur dans la modernisation du pays. Les partisans du RDPC saluent cependant sa stabilité politique, le qualifiant de garant de la paix nationale.
Les célébrations sont particulièrement intenses dans les grandes villes comme Yaoundé, Douala et Bafoussam, où des meetings ont rassemblé de nombreux militants arborant les couleurs du parti et chantant des slogans en faveur du Président Biya. Des discours ont été prononcés, glorifiant les réalisations du chef de l’État au cours de ses quatre décennies au pouvoir. Les partisans soulignent notamment l’unité nationale comme l’un des principaux acquis de sa présidence.
Le gouvernement de Biya fortement contesté
Sur le plan politique, le Président Biya a introduit des réformes marquantes, telles que la réintroduction du multipartisme en 1990, qui a permis au pays de passer d’un système de parti unique à un système plus pluraliste. Cette ouverture a toutefois été accompagnée de tensions, notamment dans les années 90, où les forces d’opposition avaient vivement contesté le gouvernement en place. Pourtant, le RDPC reste convaincu que ces réformes ont permis au Cameroun de demeurer stable face aux turbulences politiques de l’époque.
Néanmoins, le long règne de Paul Biya n’est pas sans critiques. L’opposition camerounaise déplore souvent une gouvernance qu’elle estime être marquée par un manque de transparence, de renouvellement et de dynamisme, nécessaire pour répondre aux défis actuels. La crise dans les régions anglophones, par exemple, reste un gros problème. Ce qui souligne des divisions internes qui ont jusqu’à présent résisté aux efforts de médiation et de résolution proposés par le gouvernement.
Renforcer la stabilité du Cameroun à long terme
La question de la succession reste également au centre des préoccupations au Cameroun. À 91 ans, Paul Biya demeure à la tête de l’État sans avoir désigné de successeur officiel, ce qui alimente les spéculations quant à l’avenir du RDPC et de la direction politique du pays. Certains observateurs estiment qu’une transition organisée pourrait contribuer à renforcer la stabilité du Cameroun à long terme, tandis que d’autres craignent que des rivalités internes n’affaiblissent le RDPC.
Malgré ces défis, le parti au pouvoir continue de mettre en avant les réussites du Président Biya, notamment en matière d’infrastructure, comme les routes, les hôpitaux et les écoles construites au fil des ans. Le RDPC insiste également sur les progrès réalisés dans les domaines de l’éducation et de la santé, mettant en valeur les investissements de l’État pour améliorer le niveau de vie des Camerounais.
Biya, symbole de résilience politique
Les manifestations de soutien à Paul Biya suscitent également la fidélité d’un parti de la population à sa vision de gouvernance. Nombreux sont ceux qui estiment que, malgré les difficultés, la stabilité et la paix sociale garantissent sous sa présidence constituant des valeurs essentielles. Dans un contexte de tensions régionales, particulièrement dans les zones frontales avec le Nigeria, cette paix est perçue comme un atout important.
À l’international, Paul Biya est également salué pour sa diplomatie prudente et ses relations stables avec les puissances étrangères. Il a maintenu des liens forts avec la France et d’autres pays européens, tout en cultivant des partenariats avec la Chine et les États-Unis, ce qui a permis au Cameroun de bénéficier de divers investissements étrangers. Les 42 ans de présidence de Paul Biya sont ainsi célébrés par le RDPC comme un symbole de résilience politique.