Monsieur le Président,
Je remercie la Représentante spéciale du Secrétaire général, le Représentant permanent de la Sierra Leone, ainsi que Madame Nzale Kove pour leurs présentations. Permettez-moi de revenir sur trois points.
D’abord, ne laissez pas le conflit à l’Est de la RDC devenir une crise oubliée.
Tous les efforts doivent être entrepris pour mettre fin à la catastrophe humanitaire, permettre l’accès aux populations vulnérables et assurer la protection des travailleurs humanitaires. La France appelle à une poursuite de la mobilisation de la communauté internationale pour répondre à ces besoins, aujourd’hui largement sous-financés. Elle y prend toute sa part en appliquant la réponse humanitaire à hauteur de plus de 22 millions d’euros cette année.
La France appelle également à mettre un terme aux violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire commises par les groupes armés. Ces exactions, largement documentées, doivent cesser, de même que tout soutien apporté à ces groupes. La France salue le travail du comité de sanctions 1533 et de son panel d’experts. Les sanctions restent un outil précieux pour avoir un impact sur le terrain.
Une solution politique est plus que jamais indispensable pour parvenir à une résolution durable du conflit.
Je salue la médiation conduite par l’Angola et le président Lourenço. Le récent cessez-le-feu est un pas dans la bonne direction. Il doit être respecté.
La France soutient ce processus et tous les efforts régionaux en vue de renouer le fil du dialogue. Le Président de la République, Emmanuel Macron, est personnellement impliqué et évoque régulièrement la situation avec les présidents Tshisekedi et Kagame.
Nous devons tous nous mobiliser pour soutenir les efforts de l’Angola et pousser les parties vers un accord. Nous souhaitons que ceux-ci conduisent rapidement à des avancées concrètes s’agissant du retrait, du cantonnement et du désarmement des forces M23 et rwandaises, ainsi que du plan de démantèlement des FDLR, afin de restaurer la confiance entre les partis. Il y a urgence, tant pour les populations victimes de cette crise que pour permettre à la RDC de retrouver sa pleine souveraineté et son intégrité territoriale.
Troisièmement, je salue le travail de la MONUSCO qui continue de jouer un rôle clé en matière de protection des civils.
Ce Conseil a autorisé en juillet la MONUSCO à soutenir la force régionale déployée sous l’égide de la SADC. Nous appelons les différentes parties à garantir la bonne coordination de la SAMIRDC avec la MONUSCO.
Celle-ci a amorcé cette année un processus de retrait progressif. Je salue la finalisation de sa première phase. Les leçons doivent maintenant être tirées. Il convient, au préalable, de consolider le transfert de responsabilité au gouvernement congolais au Sud-Kivu avant d’engager les prochaines étapes, en prenant en compte l’évolution de la situation sécuritaire. La priorité absolue doit être la protection des civils, et tout retrait doit se faire à l’aune de cet impératif.
La capacité des autorités de la RDC à prendre en charge la sécurité de l’ensemble du peuple congolais et à assurer une présence au service de tous ses citoyens devra être un facteur décisif. C’est pourquoi nous œuvrons au renforcement des capacités des forces congolaises en matière de lutte contre les moteurs explosifs improvisés. Il est également essentiel d’appuyer la mise en œuvre du programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS).
La MONUSCO y contribue jour après jour. Je souhaite saluer son engagement et celui de représentante spéciale, Bintou Keita.
Je vous remercie.