Des centaines de Kinois ont eu du mal à trouver un moyen de transport en commun ce mardi matin 18 novembre, pour se rendre à leurs différentes destinations. En cause : de nombreux transporteurs ne possédant pas de permis de conduire ont préféré ne pas sortir, craignant le contrôle policier lancé ce jour. Ce contrôle a lui-même provoqué des embouteillages, en raison du ralentissement de la circulation aux points de vérification.
Au rond-point Kintambo Magasin, par exemple, bus et taxis étaient presque introuvables. Hommes, femmes et élèves, l’impatience visible sur leurs visages, tentaient de rejoindre leur lieu de travail, leur école ou leur université.
Après une attente interminable, beaucoup ont décidé de marcher à pied, certains jusqu’au centre-ville, bravant les fortes chaleurs.
Des colonnes de piétons étaient visibles le long de l’avenue Colonel Mondjiba, reliant Kintambo-Magasin au centre-ville.
Malgré la rareté des véhicules de transport en commun, des embouteillages ont été signalés sur plusieurs artères de la ville, en raison des points de contrôle installés pour vérifier les permis de conduire.
Les ralentissements ont été particulièrement notés sur plusieurs sections du boulevard du 30 Juin, de l’avenue Lukusa et de l’avenue de la Justice, dans la commune de Gombe.
Des centaines de véhicules en file indienne sont restés bloqués pendant des heures.
À Saint-Luc, à Ma Campagne, dans la commune de Ngaliema, des bouchons interminables ont également été signalés, obligeant des centaines de personnes à marcher jusqu’au rond-point Magasin dans l’espoir d’y trouver un véhicule. En vain.
Opération de contrôle des permis de conduire
L’opération de contrôle des permis de conduire à l’échelle de la capitale a débuté ce mardi.
Sur les grandes avenues, des agents de police ont été déployés pour contrôler les véhicules. Les conducteurs sont tenus de présenter leur permis, sous peine de voir leur véhicule envoyé en fourrière.
L’un des points de contrôle était situé sur l’avenue Monjiba, à hauteur de la station-service Engen, où un véhicule de police était stationné dès les premières heures.
Chaque conducteur devait présenter son permis de conduire. Ceux qui n’en avaient pas étaient interpellés, et leurs véhicules saisis puis conduits à la fourrière du camp Lufungula.
Malgré une campagne de sensibilisation préalable, de nombreux conducteurs affirment avoir été pris de court par cette opération. Ce matin-là, plusieurs véhicules ont été envoyés en fourrière pour défaut de permis.
Sur le terrain, certains conducteurs ont également signalé avoir subi la vérification des documents de contrôle technique de leurs véhicules.
Pourtant, cette opération de contrôle technique, initialement prévue pour le lundi 17 novembre, avait été reportée au 19 novembre.
Craignant une répression policière, certains conducteurs ont préféré ne pas prendre de risque et ont laissé leurs véhicules à la maison.
Les taxis-motos triplent leurs tarifs
Dans ce contexte difficile, les conducteurs de taxis-motos profitent de la situation. Selon plusieurs témoignages, leurs tarifs ont doublé, voire triplé. Une course entre Kintambo et Utex Africa, qui coûtait habituellement entre 2 000 et 5 000 francs congolais, se négocie aujourd’hui à 10 000 francs ou plus.
Et ce, malgré la baisse récente du prix du carburant, passé de 2 690 à 2 440 francs congolais le litre depuis lundi 17 novembre.
Malgré cette flambée des prix, les taxis-motos restent aussi rares que les véhicules de transport en commun, aggravant la détresse des usagers.




