Le ministre intérimaire de la Justice et Garde de sceaux, Samuel Mbemba, veut mettre en place un cadre de concertation en vue de renouer la collaboration entre son ministère et la magistrature.
Il a ainsi reçu mardi 24 juin à Kinshasa les syndicats des magistrats.
« Nous avons répondu à l’invitation du ministre de la Justice et Garde des sceaux et il était question pour lui parce qu’il est maintenant à la tête du ministère de prendre contact avec les acteurs de la justice. Il était avec les membres du bureau du Conseil supérieur de la magistrature où le cadre de concertation a été réactivé et aujourd’hui il nous a reçus et les échanges avec lui ont tourné autour de la mise en place d’un cadre de concertation également avec les syndicats des magistrats, les représentants des magistrats et envisager avec lui une franche collaboration dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice », a indiqué Edmond Isofa, procureur de la République et président du Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC).
Les syndicats des magistrats avaient des discordes avec le ministre démissionnaire Constant Mutamba.
Le Syndicat autonome des magistrats du Congo dénoncait « la propension du ministre de la Justice dans ses sorties médiatiques à vouloir rendre les magistrats seuls acteurs de la justice responsables de la mauvaise administration de la justice, éludant ainsi les questions de fond à la base du dysfonctionnement de ce secteur ».
Le SYNAMAC fustigeait les discours du ministre à la limite populistes et outrageant à l’égard de tout un corps, exposant les magistrats dont la sécurité est déjà précaire ou pas du tout assurée.
Le syndicat dénonçait aussi création des tribunaux populaires où le ministre se transformait tantôt en juge, qualifiant certaines œuvres du juge des décisions iniques, tantôt en procureur, ordonnant des arrestations, et de l’autre, la création des commissions ayant pour objet de statuer sur les actes des magistrats.
Le syndicat a également déploré les propos de Constant Mutamba qui les accusait d’appartenir « à un réseau maffieux ».
Il reprochait aussi à Constant Mutamba d’exposer les magistrats à la vindicte populaire en les qualifiant de corrompus, et d’être des magistrats véreux contribuant à l’aggravation des problèmes de la justice, un secteur censé incarner les valeurs de la Nation.