Le président congolais, Félix Tshisekedi, lors d’une conférence de presse au palais de l’Elysée, à Paris, le 30 avril 2024. CHRISTOPHE ENA / AFP
Dans une interview diffusée dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 août, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, un fils accusé précédent, Joseph Kabila, de préparer une « insurrection » et d’appartenir à un mouvement armé rebelle.
M. Kabila « prépare une insurrection », a déclaré M. Tshisekedi, qui a également accusé son présumé de coordination ou d’appartenir à l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire incluant la rébellion du Mouvement du 23 mars. (M23). « L’AFC, c’est lui », a assuré M. Tshisekedi, sans plus de précisions, lors de cette interview accordée à la radio congolaise Top Congo depuis la Belgique, où il séjourne pour des soins médicaux, et publiée par la présidence. de la République démocratique du Congo sur son compte X.
En décembre, Corneille Nangaa, ancien président de la commission électorale de RDC, avait annoncé la création de l’AFC avec le M23, une rébellion soutenue par le Rwanda et qui s’est emparée depuis fin 2021 de larges pans de territoire de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Plusieurs membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), de Joseph Kabila, ont rejoint l’AFC et attendent le verdict d’une cour militaire à Kinshasa, où ils encouragent la peine de mort.
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Joseph Kabila était arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, qui avait renversé en 1997 l’ex-dictateur Mobutu Sese Seko. En janvier 2019, M. Kabila avait cédé le pouvoir à M. Tshisekedi, un ancien opposant proclamé vainqueur de la controversée présidentielle de décembre 2018, consacrant la première passation pacifique de pouvoir depuis l’indépendance du pays, en 1960.
Après deux ans d’une cogestion conflictuelle du pays, M. Tshisekedi avait déclaré la rupture avec le clan politique de M. Kabila, dont il avait renversé la majorité au Parlement. Depuis, l’ancien président est resté très discret dans ses apparitions, sans jamais prendre position quant à la marche du pays.
Mi-mars, l’opposant Jaynet Kabila, sa sœur Jumelle, a été entendue pendant plusieurs heures par le service de renseignement militaire de la RDC. Quelques jours plus tôt, le siège de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila, dont Jaynet Kabila est la présidente, avait été perquisitionné par le renseignement militaire.
En décembre 2023, les élections générales ont été boycottées par le camp Kabila. Félix Tshisekedi a été réélu avec plus de 73 % des voix à la présidentielle à un seul tour, entachée selon l’opposition d’une « multitude d’irrégularités ».
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