Le gouvernement rwandais a annoncé, lundi 17 mars, la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique. Kigali accuse Bruxelles d’avoir pris position en faveur de Kinshasa « bien avant et pendant le conflit en cours dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ».
« Le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui le gouvernement de Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat », peut-on lire dans un communiqué du ministère rwandais des Affaires étrangères consulté par Radio Okapi.
Le texte dénonce « la mobilisation systématique de la Belgique contre le Rwanda dans différents forums, utilisant mensonges et manipulations pour créer une opinion hostile injustifiée à l’égard du Rwanda, dans le but de déstabiliser le pays et la région».
En conséquence, les diplomates belges en poste à Kigali doivent quitter le pays des mille collines dans un délai de 48 heures. Le Rwanda justifie cette décision en affirmant vouloir « protéger ses intérêts nationaux et la dignité des Rwandais, ainsi que défendre les principes de souveraineté, de paix et de respect mutuel ».
De son côté, la Belgique « regrette » cette décision du Rwanda, qu’elle qualifie de « disproportionnée ». Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a réagi sur X en déclarant : “Cette décision est disproportionnée et illustre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, il préfère ne pas dialoguer”. En réponse, Bruxelles prévoit également l’expulsion des diplomates rwandais en poste en Belgique.
Les relations entre les deux pays se sont détériorées dans un contexte de tensions régionales. Ancienne puissance coloniale de la RDC et du Rwanda, la Belgique critique régulièrement Kigali pour son rôle dans la déstabilisation de l’Est de la RDC, notamment à travers le soutien apporté à la rébellion du M23. Depuis décembre dernier, ce groupe armé a intensifié ses offensives au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, occupant des villes clé comme Goma et Bukavu.