Keren Habimana, déplacée dans le site de Kanyaruchinya dans le Nord-Kivu, vu ses quatre enfants atteints de l’épidémie et un passé des nuits blanches, s’inquiète.
“Cette maladie lorsqu’elle s’invite dans votre ménage, personne ne peut y échapper car elle est très contentieuse”, assure-t-elle. “On nous dit que la prise en charge médicale est gratuite, mais une fois à l’hôpital, l’on nous donne une dose des médicaments très insignifiante pour soigner cette maladie.”
La zone de santé du Nyiragongo, qui comprend de nombreux sites de déplacements de guerre, est celle qui a déjà enregistré plus de 50 cas de Monkey Pox. Dans l’ensemble de la province du Nord-Kivu, plus de 500 cas ont été signalés.
Une maladie qui touche beaucoup les enfants
La maladie est surtout contagieuse chez les enfants.
Théo Musekura, chef de la population déplacée dans le territoire de Nyiragongo, explique la vulnérabilité des enfants par la promiscuité dans laquelle ils vivent.
“Cette maladie attaque beaucoup plus les enfants parmi les déplacés, c’est parce que nous dormons et mangeons dans des très mauvaises conditions. Nous avons beaucoup d’enfants déjà touchés”, affirme-t-il.
La maladie touche particulièrement les enfants qui vivent dans une grande promiscuitéImage : Arlette Bashizi /REUTERS
À l’hôpital général de Nyiragongo, les médecins travaillent d’arrache-pied pour lutter contre la propagation de la maladie, depuis le 14 juin, date à laquelle un centre de traitement a été mis en place au sein de cet hôpital.
Selon le docteur Josué Badiambila le médecin directeur, les soins sont bien avancés là où les patients sont traités.
“Nous prenons en charge les cas de cette maladie. Nous avons établi un endroit spécial, une zone d’isolement où nous mettons les malades, étant donné que la maladie est contagieuse”, ajoute-t-il.
Un appel à respecter les gestes barrières
Au Nord-Kivu, les habitants sont appelés au strict respect des mesures d’hygiène. Mais dans les différents sites des déplacés, l’accès à l’eau potable reste un casse-tête, déplore Jean-Pierre Kamala, déplacé de guerre.
“Beaucoup de gens tombent malades dans ce camp, l’on nous demande d’observer des mesures d’hygiène, au moment où nous n’avons pas accès à l’eau potable”, assure-t-il.”Aujourd’hui , nous achetons 20 litres d’eau à mille francs congolais, et là nous avons le choix entre nous laver et préparer à manger. Nous préférons la deuxième option pour notre survie.”
De janvier à la mi-juillet, plus de 12.300 cas suspects ont été notifiés dans au total 23 provinces en République Démocratique du Congo dont la province du Nord-Kivu.