Le mercredi 14 août, l’Organisation mondiale de la santé a déclenché son plus haut degré d’alerte au niveau international face à la propagation du Mpox ou de la variole du singe. Cette décision devrait permettre à l’OMS d’accéder à des fonds pour les interventions d’urgence. Il s’agit à présent donc d’investir dans la capacité de diagnostic, la réponse de santé publique, l’aide au traitement et la vaccination. La situation est d’autant plus urgente que les cas de contaminations continuent d’augmenter et si toutes les tranches d’âge sont concernées, en RDC par exemple, ce sont surtout les enfants qui sont les plus touchés.
Depuis le début de l’année, l’épidémie de mpox a fait au moins 548 morts dans le pays et touche désormais toutes les provinces, selon le ministre de la Santé Samuel-Roger Kamba.
A Munigi dans le Nord-Kivu par exemple, du 13 juin au 14 août, le total des cas recensés était de 281 dont 247 personnes contaminées ayant moins de 18 ans. Parmis les jeunes contaminés sur relève au moins 40 cas sévères les autres étaient simples et modérées.222 personnes, autres sont par ailleurs sous traitement actuellement.
Campagne de sensibilisation contre le Mpox en RDCImage : Augustin Mudiayi/MSF/AP/dpa/picture alliance
Une souche plus virulente
L’apparition d’une nouvelle souche plus virulente du Mpox, c’est surtout ce qui inquiète les autorités sanitaires tant en Afrique que dans le reste du monde.
Cette nouvelle souche identifiée en RDC mais aussi dans d’autres pays se propage plus vite et provoque des symptômes plus graves qui durent plus longtemps.
Dr Rosamund Lewis, responsable du programme Mpox à l’Organisation mondiale de la santé à Genève attirait l’attention au début du mois sur la contamination chez les tous petits en RDC.
” Le taux de létalité global en République démocratique du Congo est d’environ 3,6 %, plus élevé dans les zones endémiques, en particulier chez les nourrissons et les jeunes enfants…” avait-elle déclaré.
Si par le passé, ce sont surtout des hommes homosexuels et bisexuels qui étaient plus contaminés, cette fois, de nombreux cas de transmissions lors de rapports hétérosexuels ou sans contact sexuel sont recensés, notamment entre mère et enfants, ou entre enfants. De nombreuses fausses couches ont également été signalées, et les chercheurs étudient d’éventuels effets sur la fertilité.
“Il y a la vulnérabilité immunologique des enfants”
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Les enfants de 0 à 15 ans premières victimes
Selon l’organisation Save the Children, la grande majorité des cas recensés en RDC concernent des enfants de moins de 15 ans – et le risque de mourir de la variole est presque quatre fois plus élevé que chez les adultes. Oana Mihai est la directrice humanitaire de Sauvez les enfants en RDC. Elle explique que la transmission pourrait être favorisée par “le système immunitaire plus faible des enfants”. Des enfants qui peuvent être exposés à un risque plus élevé en raison aussi de “la ressemblance de certains signes et symptômes de la variole avec d’autres maladies infantiles courantes comme la varicelle”, ce qui se traduit par une reconnaissance et un traitement tardifs et par un diagnostic et un traitement retardés.
Le Dr Pierre-Olivier Ngadjole, conseiller médical pour Medair, une organisation caritative qui s’occupe de la prise en charge des patients, évoque également les contacts très fréquents entre les enfants, ce qui facilite la transmission.
“Les enfants jouent ensemble, ils ont suffisamment de temps pour jouer. Récemment, ils étaient à l’école, les écoles sont fermées, mais malgré cela, les contacts se poursuivent dans les quartiers et dans les camps de personnes déplacées” rappelle-t -il.
À quelques semaines de la rentrée scolaire en RDC, la contamination des enfants par le Mpox reste une réelle source d’inquiétude d’autant que certains enfants contaminés ont également développé des problèmes respiratoires et des difficultés à avaler et sont plus exposés aux infections bactériennes secondaires.