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Le président de la Commission des finances Éric Coquerel a jugé « plus simple » de stopper une procédure « compliquée à expliquer », alors que le débat budgétaire débutait ce lundi soir dans un Hémicycle clairsemé.
Quelques minutes avant d’entrer dans l’Hémicycle, lundi soir, certains députés ont constaté une étrange disparition. La motion de rejet préalable sur le projet de loi de finances, déposée par le Nouveau Front populaire (NFP), s’est subitement évaporée de la feuille jaune qui fixe le déroulé de cette première séance du budget. Sans renfort au-delà de ses propres bancs, la gauche s’est finalement décidée à retirer sur le fil cette initiative, qui visait à rejeter le texte budgétaire avant même d’en débattre.
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«On souhaitait l’utiliser parce que c’est un temps de parole supplémentaire pour analyser le budget du gouvernement, mais force est de constater que c’est compliqué à expliquer», a justifié le patron Insoumis de la commission des Finances, Éric Coquerel. , au micro de BFMTV. «On voulait la déposer pour ça, mais en réalité on ne voulait pas qu’elle soit votée. Donc on préfère carrément la retirer, c’est plus simple», a-t-il ajouté.
Il faut dire que la procédure n’avait presque aucune chance d’aboutir : le Rassemblement national (RN) avait déjà prévenu que ses députés ne s’y associeraient pas. Résultat, les bancs sont longtemps restés clairsemés dans l’Hémicycle, alors que les orateurs de chaque groupe se succèdent à la tribune. «Il n’y aura pas de vote ce soir… On ne va pas s’amuser des masses», souffle un écologiste, qui jongle entre sa commission et la séance publique.
«Trop d’impôt tue l’impôt !»
Cette première soirée de débats était surtout un baptême du feu pour le tandem de Bercy, Antoine Armand (Économie) et Laurent Saint-Martin (Budget). Pour leur grand oral devant les députés, les deux hommes ont dénoncé tour à tour le « matraquage fiscal » orchestrées, selon eux, la semaine dernière par les oppositions en commission des Finances. Des dizaines d’amendements qui introduisent des prélèvements fiscaux sur les grandes fortunes et entreprises y ont été adoptés grâce à des alliances hétéroclites allant de la gauche jusqu’aux nationalistes.
«Derrière chaque taxe supplémentaire, ce sont les Français que vous visez. Trop d’impôts tu l’impôt ! (…) Les contribuables ne sont pas des porte-monnaie en libre-service», s’est indigné à la tribune Laurent Saint-Martin. Avant lui, Antoine Armand n’a pas non plus échappé aux huées lorsqu’il s’en est pris à ceux qui, à gauche, usent du qualificatif de « budget d’austérité ». «La dépense publique augmente de 0,4% en volume. Je ne doute pas que certains sur ses bancs soient capables d’inventer le concept d’austérité qui accroît les dépenses publiques», at-il ironisé, provoquant là encore les exclamations des oppositions.
De premières prises de paroles électriques, qui promettent déjà une semaine sous haute tension dans l’Hémicycle. Reste que le débat risque surtout de s’enliser dans les plus de 3700 amendements déposés par tous les groupes. «Il est clair que nous ne pourrons pas terminer l’examen dans la quarantaine d’heures prévues à cet effet d’ici vendredi minuit», a prévenu le rapporteur général du budget, Charles de Courson.