Créée en 2010 à Kinshasa, la Sofibanque est l’une des premières banques de la République démocratique du Congo et se positionne comme un partenaire de confiance pour chacun de ses clients. Qu’il s’agisse de particuliers, d’entreprises ou de communautés, la Sofibanque n’a qu’un seul objectif : accompagner ses clients afin qu’ils atteignent croissance et prospérité.
Afin d’y parvenir, elle offre des solutions innovantes et sur mesure permettant la concrétisation de chacun des projets de ses clients.
Grâce à son expérience et sa notoriété Sofibanque est parmi les partenaires stratégiques du Forum Makutano qui est à sa dixième édition autour du thème : “The New Deal pour une RDC et une Afrique Fortes et Prospères”. Au cours d’un entretien accordé à ACTUALITE.CD jeudi 14 novembre 2024, Henry Wazne, Administrateur Directeur Général de la Sofibanque affirme que Makutano a actuellement un véritable impact dans le monde des affaires en République Démocratique du Congo.
Occasion pour lui d’attirer l’attention des autorités congolaises sur la nécessité et l’importance d’accompagner le secteur bancaire en RDC. Pour Henry Wazne, Administrateur Directeur Général de la Sofibanque, sans la protection et l’accompagnement du gouvernement, il sera difficile pour le secteur bancaire de jouer durablement son rôle de moteur de développement et d’accompagnement des populations. ( Entretien).
ACTUALITE.CD : La dixième édition du Forum Makutano a été lancée par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi. Quelles sont vos impressions par rapport à ce grand réseau économique d’une congolaise qui se fait une place au niveau continental ?
Henry Wazne – Administrateur Directeur Général de la Sofibanque : Je suis en République Démocratique du Congo depuis 12 ans donc depuis le début du Makutano, je participe au départ comme simple participant et puis au fur et à mesure on est devenu des partenaires, aujourd’hui nous sommes un des partenaires stratégiques du Makutano. Si nous avons fait ce choix, c’est que le Makutano a aujourd’hui un véritable impact sur le monde des Affaires en République Démocratique du Congo. Et on a vu une maturation du projet sous la houlette de Madame Nicole Sulu, un travail extraordinaire a été fait.
Par maturation, qu’est-ce que vous sous entendez-vous concrètement ?
Ça veut dire que les choses se sont améliorées au fur et à mesure que les contenus se sont améliorés et que la qualité des rencontres s’améliore d’année en année.
Le thème retenu pour la dixième édition s’intitule : “The New Deal pour une RDC et une Afrique Fortes et Prospères” avec une projection en 2050. Dans votre secteur, comment comptez-vous y prendre pour sa matérialisation ?
Je vous renvoie au discours de Madame Nicole Sulu à l’ouverture des travaux qui montrent que c’est un projet ambitieux, d’ailleurs le titre New Deal fait référence au new deal américain qui a permis la construction de l’Europe. Le secteur bancaire a un rôle central à jouer puisque on est financier de l’économie et donc je pense que nous avons un travail à faire, le gouvernement devrait également déclarer le secteur bancaire comme secteur stratégique à préserver, à conserver, à soutenir pour que justement qu’on puisse jouer le rôle moteur qui doit être le nôtre dans la réalisation du projet de développement du pays.
Récemment, vous avez dit que la banque n’était pas l’allié des entrepreneurs, elle vient que quand l’entrepreneur émerge. Au regard de la situation de la RDC comment comptez-vous rendre les entrepreneurs congolais forts et prospèrent sans accord des crédits confiance ?
Je sais que cette phrase que j’ai dit au Makutano a fait polémique parce que en fait il est important de pouvoir dire aux clients la réalité, la réalité ce que les banques disposant des ressources qui peuvent paraître importantes mais qui sont des ressources à très court terme puisque ce sont pour la plupart des dépôts à vue quand vous avez des dépôts à vue ça veut dire que le client peut venir prendre son argent à n’importe quel moment et quand vous êtes dans ce cas de figure là, c’est difficile de prêter aux gens sur des durées moyennes ou des durées longues donc c’est ce que j’ai essayé de dire ce qu’aujourd’hui structurellement, les banques congolaises ne sont pas équipées pour pouvoir faire des prêts à moyen terme ou à long terme et soutenir pour efficacement l’ économique. C’est pour ça que l’accompagnement du gouvernement, la préservation du secteur bancaire, le déclaré secteur stratégique va nous permettre aujourd’hui d’avoir des ressources à moyen terme et à long terme et en ce moment là on pourra accompagner de plus en plus ces entreprises.
Par accompagnement du gouvernement, concrètement vous attendez-vous à quoi de la part du gouvernement ?
Déjà, c’est une posture puisque nous ne demandons pas au gouvernement de nous donner l’argent, on ne demande pas en quelque sorte des incitations fiscales, on demande à ce que les banques soient protégées, protégées en matière de justice c’est ce que le nouveau ministre de la justice tente de faire, ce que le gouvernement tente de faire, il y a beaucoup de choses que le gouvernement essaie de faire aujourd’hui pour soutenir les banques mais l’idée c’est de préserver le marché bancaire , de le crédibiliser et de le soutenir à l’international, on a souvent l’impression que les banques sont un peu le bouc émissaire à chaque fois qu’il y a un problème, on va citer une banque ou une autre alors qu’en réalité nous sommes uniquement les intermédiaires financiers .
La RDC est encore sur la liste « grise » du Groupe d’action financière (Gafi), structure chargée de lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Pensez-vous que la RDC sortira de cette liste d’ici 2030 ? Si oui, quelles sont les réformes à mettre en place dans le secteur bancaire pour y arriver ?
Ce n’est pas une sanction, le pays n’est pas marqué au feu rouge. Aujourd’hui, il y a des recommandations du Gafi qui sont claires et nettes, il y a un cahier des charges, le délégué de la CENAREF, la Cellule Nationale des Renseignements Financiers qui est intervenu dans le panel a parlé à peu près sur 23 points ou recommandations du Gafi concernant la République Démocratique du Congo. 10 sont entièrement remplis, 7 sont partiellement remplis donc on est sur la bonne voie, le gouvernement, la Banque Centrale, la CENAREF ont pris le problème de manière très sérieuse et travailler. J’espère que la République Démocratique du Congo sortira de la liste grise en 2025, je pense que si on est traité de manière juste la République Démocratique du Congo devrait sortir de la liste grise.
Actuellement, quelle est la santé financière de Sofi Banque ?
Nous avons fini au 30 juin 2024 avec les chiffres audités à 1 milliard 175 de bilan qui nous place, 3e ou 4e banque, nous avons certainement un des meilleurs ratio de solvabilité si ce n’est le meilleur, un de meilleur ratio de liquidité si ce n’est le meilleur donc aujourd’hui on se développe avec une stratégie de se développer dans le pays et également un regard vers l’extérieur pour voir ce qu’on peut faire.
Actuellement, vous êtes dans combien de provinces ?
Nous avons une vingtaine de succursales et une quarantaine de guichets donc on est bien-sûr très présent à l’espace Grand Katanga ( Kolwezi, Lubumbashi mais également à Likasi, Sakania et d’autres points) nous sommes également à l’Est Goma, et maintenant Bukavu, au Bas Congo et Kinshasa. Il y a encore des zones où nous ne sommes pas présents, on y travaille, on espère que 2025 apportera de belles surprises en la matière.
Propos recueillis par Clément MUAMBA