Le chef démissionnaire du gouvernement a tenu vendredi un point de situation avec les ministres Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux, alors que la recrudescence du Mpox – anciennement appelée variole du singe – en République démocratique du Congo (RDC) a incité l’Organisation mondiale de la santé à déclarer mercredi une urgence de santé publique de portée internationale, l’alarme la plus élevée.
Depuis le déclenchement de l’épidémie de #mpox en 2022, nous avons rigoureusement appliqué le triptyque : surveillance, diagnostic rapide, vaccination. Nous n’avons jamais baissé la garde.
Ainsi, ce sont 152 500 vaccinations qui ont été réalisées. La circulation du virus a été…
-Gabriel Attal (@GabrielAttal) 16 août 2024
Jeudi, la Suède a annoncé avoir enregistré un cas de sous-type clade 1b, la même nouvelle souche qui a fait son apparition en RDC depuis septembre 2023, plus mortelle et virulente que le clade 2, endémique en Afrique de l’Ouest. Un cas a également été annoncé en Asie, au Pakistan.
Lire aussiComment vaincre l’épidémie de frousse qui touche les Français
Face à la propagation de ce nouveau variant, le Premier ministre a annoncé, dans son tweet, des « mesures d’information et de recommandations nouvelles » pour les personnes voyageant dans les zones à risque, et saisi les autorités sanitaires pour qu’elles statuent sur « l’actualisation des recommandations » de vaccination relative aux « populations cibles ».
« Aujourd’hui, en France, aucune contamination par le clade 1 n’a encore été recensée », a rappelé vendredi soir dans un communiqué Santé publique France.
Circulation « à bas bruit »
« Depuis l’épidémie de 2022, c’est le virus du clade 2 qui circule à bas bruit » dans le pays, selon l’agence nationale qui a dénombré 107 cas de ce variant du virus entre janvier et juin 2024. Elle précise qu’ ‘«à ce jour, les cas signalés sont majoritairement bénins et aucun décès n’a été signalé».
Le clade 1b, nouvelle souche à l’origine de l’épidémie actuelle, partie de la RDC, est cependant plus dangereux encore que le clade 1, avec un taux de mortalité augmentant à 3,6 %.
Lire aussiLa fusée Attal à bien décolleté
« Le risque d’infection par un virus Mpox de clade 1 pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies », rappelle Santé publique France, même si, « comme en Suède, cela n’empêche pas qu’il soit probable que des cas sporadiques soient déclarés en France ».
« Un don de vaccins aux pays les plus touchés »
Le Mpox est une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme mais qui se transmet également via un contact physique étroit avec une personne infectée par le virus.
Pour les cas graves, le tecovirimat, un médicament utilisé dans le traitement des infections aux orthopoxvirus, la famille des virus de la variole, dont le Mpox fait partie, peut-être utilisé. Mais le plus souvent pour les patients atteints par le clade 2 du Mpox, le patient guérit spontanément au bout de deux à quatre semaines.
Gabriel Attal a par ailleurs indiqué qu’un « don de vaccins aux pays les plus touchés » a été décidé, à la demande d’Emmanuel Macron, et a annoncé un nouveau point de situation lundi.
En Afrique, plus de 18.700 cas de mpox ont été suspectés ou confirmés depuis le début de l’année 2024. Crédit : AFP / ERNESTO BENAVIDES
Des vaccins contre le Mpox sont administrés en France depuis 2022 aux personnes à risque. Depuis septembre 2023, le nombre de personnes vaccinées oscille entre 250 et 450 par mois, selon les données de Santé publique France. Le ministère de la Santé précise que « dans l’idéal, le vaccin doit être administré dans les quatre jours après le contact à risque et au maximum 14 jours ».
Lire aussiPharmacie : Sanofi tourne la page de son vaccin anti-Covid
De son côté, l’OMS doit publier prochainement les premières recommandations de son comité d’urgence sur le Mpox, mais l’organisation ainsi que les ONG de santé appellent déjà les fabricants de vaccins à accroître largement leur production.